Le 9 mai 2024, le Sommet africain sur la santé des sols s’est tenu à Nairobi, au Kenya. Il a été organisé par l’Union africaine (UA) afin d’examiner l’état de santé des sols africains et d’adapter les stratégies de productivité pour le bien-être des populations africaines.
Le professeur Faustin Archange Touadera, président de la République centrafricaine, et d’autres chefs d’État ont pris la parole lors de ce sommet. Il a appelé à une réduction du prix des engrais chimiques. Selon lui, « l’utilisation des engrais reste très faible sur le continent ». Par ailleurs, les défis auxquels sont confrontés les pays africains pour assurer « la sécurité alimentaire nécessitent une mobilisation collective de tous les acteurs », a expliqué le président centrafricain.
Faustin-Archange Touadera rappelle également que malgré son énorme potentiel agricole et le fait que c’est l’agriculture qui emploie la majeure partie de la population active, l’Afrique reste un importateur de denrées alimentaires. Et pour preuve, explique le spécialiste centrafricain, ses exportations sont déficitaires malgré les engagements pris lors du sommet d’Abuja en 2006 » au Nigeria.
En République centrafricaine, explique Faustin-Archange Touadera, « l’agriculture occupe une place prépondérante dans l’économie ». Selon les chiffres officiels, « elle représente 50 % du PIB et emploie près de 70 % de la population active ». Ce paradoxe s’explique par le fait que, malgré son importance, « l’agriculture n’occupe qu’un pour cent (1%) du territoire national, alors qu’un quart (1/4) de la superficie peut être cultivé », a déclaré Faustin-Archange Touadera .
Selon le président centrafricain, le problème de la fertilisation et de la qualité des sols, exacerbé par les tensions internationales, « constitue un défi pour l’agriculture centrafricaine ». Faustin-Archange Touadera regrette que « la structure pédologique du pays présente une abondance de sols ferralitiques, souvent pauvres en nutriments, acides et fragiles ».
Pour ces raisons, Fosten-Archange Touadera note que les sols seront « le maillon faible de l’agriculture centrafricaine s’ils ne sont pas gérés de manière raisonnée et durable, en utilisant des pratiques de conservation saines ». De plus, « les vastes savanes d’Afrique centrale, où subsistent encore de grandes surfaces de terres vierges aux bonnes propriétés physiques et chimiques, devraient faire l’objet d’une attention particulière et de recherches approfondies pour les conserver », selon le Centrafricain.
Selon Faustin-Archange Touadera, des sols bien préservés en Afrique permettront d’augmenter la productivité agricole. Selon lui, « une production agricole importante est nécessaire à la survie de nos communautés nationales et régionales, mais elle doit être remplacée par la notion de durabilité de la base des plantes » en Afrique.