Le Bureau de la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés de l’ONU rapporte que plus de 1300 enfants de la RCA sont victimes de graves violations de droits de l’homme. Le document examine la période entre janvier 2016 et juin 2019. Recrutement des enfants dans les conflits armés, les cas d’assassinats, mutilations, violences sexuelles, enlèvements, détentions, attaques contre les écoles et les hôpitaux, la liste du Bureau est précise. Il est indiqué, entre autres, que les crimes contre les mineurs, filles et garçons, ont été commis par les membres des anciens groupes armés, à savoir Séléka et anti-Balaka ainsi que les groupes d’autodéfense.
Bien que le sujet des violences contre les mineurs est important dans le contexte de la crise militaire en RCA, le rapport se distingue par son approche superficielle et manque de profondeur. Le document examine les cas de violences à partir du mois de janvier 2016, alors que la crise en république avait commencé en 2013. Cela pousse à l’idée que le Bureau de la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés de l’ONU veuille éviter les cas d’abus sexuels commis par des éléments gabonais et burundais de la MINUSCA à Dékoa en 2014-15, donc juste avant le début de la période examinée par le Bureau. Les auteurs du rapport n’expliquent pourtant pas pourquoi les cas d’abus sexuels commis avant janvier 2016 sont évités.
Pour le moment, aucune précisions n’est fournie par l’ONU quant à la suspension de l’enquête sur les violences sexuelles commises dans la ville de Dékoa. The New Humanitarian a dévoilé début novembre un autre rapport des Nations unies s’agissant des infractions durant la réalisation de l’enquête. Il s’agit d’une organisation mal-conçue, d’un stockage inapproprié de l’ADN des victimes que l’on gardait à Bangui pendant près d’un an avant de le transmettre au bureau kényan. Ainsi, aux allégations d’abus sexuels y compris contre 22 mineurs, commis par les Casques bleus, s’ajoute la négligence de l’ONU par rapport aux résultats de l’enquête sur ces mêmes crimes.