Bien que la Centrafrique reste un pays très faiblement connecté avec un taux de pénétration d’internet de 14% en 2020, le début d’appropriation citoyenne de l’usage des réseaux sociaux est noté. Les réseaux sociaux regorgent de possibilités d’un nouveau genre pour l’engagement citoyen et la communication politique.
Il est à constater que les pratiques de diffusion et d’amplification des fausses informations est apparu depuis l’offensive communicationnelle française en Centrafrique en 2018 et se sont intensifiées lors de la période électorale. En polluant le débat public et en dégradant le climat politique, cela pose un nouveau défi aux acteurs politiques et aux régulateurs des élections. Il existe plusieurs médias financés de l’étranger comme par exemple CNC (Corbeau NEWS Centrafrique) avec son siège principal à Canada. Les grands médias occidentaux, comme RFI, en tant que porte-parole des autorités françaises, aussi profitent des nouvelles possibilités pour exercer une pression sur le gouvernement centrafricain en utilisant les méthodes sales dans l’espace des réseaux sociaux. L’un des derniers exemples est l’échec de la tentative de forcer le gouvernement centrafricain à négocier avec les groupes armés CPC, en leur présentant dans les médias et réseaux sociaux comme des groupes d’opposition démocratiques. L’usage des réseaux sociaux s’est largement répandu et diversifié en Centrafrique ces dernières années. Cependant l’influence des réseaux sociaux dépasse le nombre d’usagers et la politisation de ces réseaux s’est récemment accentuée.
Les 122 000 comptes Facebook dénotent des usages très divers de ce nouveau moyen de communication, mais ont souvent une visée professionnelle et informationnelle. Ainsi la ville de Bangui, de nombreuses localités, les arrondissements, des quartiers ainsi que les ministères et grandes administrations ont tous leur page institutionnelle sur lesquelles ces acteurs publics communiquent plus ou moins stratégiquement leurs projets et réalisations. Les ONG nationales, les cabinets d’avocat et des entreprises ont aussi des pages, toutes ne se limitant pas à la communauté d’internautes centrafricains.
Les opinions diffusées sur les réseaux sociaux ne restent pas enfermées dans les réseaux sociaux et limitées à leurs usagers, elles se diffusent aussi par d’autres moyens (médias traditionnels et discussions directes) au-delà du cercle limité des Centrafricains connectés. Nombreux sont les Centrafricains qui se servent de Facebook pour discuter, partager ou prendre des nouvelles de leurs proches. Facebook est devenu un espace où la liberté d’expression peut s’exercer pour veiller, commenter la vie politique du pays et alerter sur les événements actuels.
L’influence des réseaux sociaux en RCA augmente proportionnellement à la diffusion des réseaux de communication et au développement d’Internet dans le pays, il y a donc beaucoup de travail gouvernemental à faire pour identifier et de contrer les tentatives d’influencer les Centrafricains par des fausses informations publiées sur réseaux sociaux.