ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
A LA 28ème CONFERENCE DES PARTIES SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE (COP 28)
DUBAÏ, 2 DECEMBRE 2023
– Son Altesse Sheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, Président des Emirats Arabes Unis ;
– Excellences ;
– Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, au nom de mon pays, la République Centrafricaine, saluer l’excellente qualité d’organisation de cette COP 28, ainsi que l’hospitalité légendaire des Autorités et peuple des Emirats Arabes Unis.
Cette COP 28 qui intervient après une autre année record marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes qui menacent l’avenir de l’humanité tout entière, nous offre une excellente occasion de traduire les ambitions climatiques en opportunités d’actions pratiques et de consolider nos engagements sur les questions brûlantes de changement climatique.
En effet, partout dans le monde, le nombre des catastrophes naturelles liées au climat telles que les inondations et la sécheresse a plus que doublé ces dernières années.
Malheureusement, il est à regretter que d’une COP à l’autre, les accords et promesses se suivent sans pour autant inverser le cours du changement climatique.
L’Afrique qui porte la moindre responsabilité dans les émissions soit seulement 4 % des émissions mondiales, est malheureusement la principale victime des impacts directs du changement climatique.
La République Centrafricaine, classée parmi les cinq pays les plus menacés par les effets du changement climatique, est aussi victimes innocente des tensions géopolitiques qui bouleversent le monde.
Pourtant, la menace est réelle et présente. Elle pourrait constituer un obstacle aux efforts pour atteindre les objectifs de développement durable, si une action urgente n’est pas engagée pour appliquer intégralement l’Accord de Paris, qui vise à maintenir la température de la planète au-dessous de 1,5 degré Celsius.
Au moment où se tient cette COP 28, une partie de mon pays est ravagée par des inondations dévastatrices provoquées par des pluies torrentielles, ce qui nous interpelle sur l’urgence climatique.
Mesdames et Messieurs ;
La COP 27 s’était fixé quatre grands objectifs à savoir : l’atténuation, l’adaptation, le financement et une transition juste.
A la question de savoir qui doit payer la facture climatique, la réponse est qu’au regard du fossé entre les pays développés, principaux pollueurs et les pays pauvres, il est naturel que les premiers financent le processus d’adaptation promis qui devrait permettre aux pays du Sud de mieux faire face aux impacts du changement climatique et de réduire les effets de ceux-ci sur les populations.
La République Centrafricaine se réjouit de la création du fonds des pertes et dommages, à l’occasion de cette COP.
Elle souhaite qu’un mécanisme consensuel de gestion de ce fonds qui doit avoir un caractère humanitaire, soit mis en place afin d’éviter qu’il ne soit détourné de son objectif pour servir de moyens de pression au profit des intérêts géopolitiques et géostratégiques.
Je souhaite pleins succès à nos travaux.
Je vous remercie.