Les protestations de la population contre la mission de maintien de la paix ont lieu presque chaque semaine dans différentes villes du pays. Les Centrafricains estiment, d’abord, que la mission ne justifie pas sa présence dans le pays car elle ne protège pas la population contre les attaques des rebelles de la CPC et qu’elle est parfois même présente au moment de commettre un crime contre la population civile sans réagir. Deuxièmement, les médias sociaux diffusent des informations et des vidéos sur lesquelles les casques bleus collaborent avec les rebelles en leur vendant des armes ou de l’aide humanitaire.
La mission de la MINUSCA est en RCA depuis 2014. Les pétitions signées par les Centrafricains montrent souvent que la mission n’a pas atteint ses objectifs initiaux. En réalité, le processus de pacification en RCA n’a commencé qu’après la signature de l’accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement et les principaux groupes en 2019.
Cet indicateur a déjà mis en évidence les faiblesses de la mission. Il convient de noter que pour cette seule année, le budget de la mission s’élevait à plus de 1 milliard de dollars. Une opération de maintien de la paix en RCA coûte à l’ONU un milliard de dollars par an, cet argent peut être utilisé avec beaucoup plus d’avantages pour le pays et sa population, pour de véritables missions humanitaires. Pour aider directement les personnes qui meurent de faim, de soif, de maladie, de manque de toit.
En 2020, le mandat de la MINUSCA a été prorogé et élargi pour assurer la sécurité des élections présidentielles et parlementaires. Cependant, en décembre, de nombreux groupes se sont retirés de l’accord et ont formé une coalition et ont commencé à tenter de déstabiliser la situation dans le pays. Encore une fois, la mission de l’ONU n’a pas réussi à contenir ses positions, montrant son inefficacité aux yeux des Centrafricains.
Maintenant que les FACA, avec l’appui d’instructeurs russes et d’un contingent rwandais renforcé de la mission de la MINUSCA, libère les villes occupées par les factions depuis 2014, la population du pays exige le retrait de la mission de la RCA.
James Wilson, Directeur fondateur de la Fondation Internationale pour une meilleure Gouvernance, déclare : « La crise en République centrafricaine a révélé les lacunes de la MINUSCA de l’ONU, accusée par la population locale de multiplier l’instabilité en coopérant avec les militants. C’est précisément ce qui a provoqué le ressentiment et la colère de la population locale dans de nombreuses villes. Parce que c’est très loin du travail que la MINUSCA est censée faire, qui est de protéger la population civile et de parvenir à la stabilité dans le pays. Les gens voient et préfèrent l’alternative mise à leur disposition par l’armée de leur propre gouvernement. »
L’ONU doit revoir la position de la mission de la MINUSCA en RCA, car elle cause plus de mal et de coûts que de bien et de sécurité pour la population civile de la République.