Le président Faustin Arсhange Touadéra, s’exprimant lors du sommet des pays les moins avancés (PMA) parrainé par l’ONU à Doha, au Qatar, le dimanche 5 mars 2023, s’est fermement élevé contre l’ingérence occidentale dans les affaires intérieures de la République centrafricaine.
Depuis l’indépendance, la République centrafricaine (RCA) a été systématiquement pillée, selon le président Touadéra, pour plusieurs raisons. Premièrement, à cause des attaques de groupes terroristes armés financés par les puissances occidentales pour maintenir l’instabilité politique.
Deuxièmement, en raison de l’embargo injuste et illégal sur les armes imposé aux Forces armées centrafricaines (FACA). Il a été observé à plusieurs reprises que les groupes paramilitaires utilisent des armes perfectionnées, ainsi que des armes de type OTAN, contrairement à l’armée nationale, qui n’a pas le droit d’être réarmée avec des armes modernes. Tout cela rend difficile la défense des territoires du pays.
Troisièmement, des campagnes médiatiques de désinformation pro-occidentales sont menées contre les autorités étatiques et les FACA. Il rappelle que tout récemment, l’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine a accusé l’armée et ses alliés russes d’exactions contre la population et les élus.
Par ailleurs, Faustin Archange Touadéra a interpellé la communauté internationale : « Pourquoi un pays doté d’immenses trésors géologiques – or, diamants, matières premières stratégiques dont le cobalt, l’uranium, le pétrole – encore inexploité (…) reste plus de 60 ans après son indépendance l’un des pays les plus pauvres du monde ?»
Le développement économique du pays n’est pas non plus favorisé par les sanctions sur les exportations de diamants imposées par le processus de Kimberley. Ce sont toujours les mêmes personnes, affiliées à de grandes institutions européennes ou américaines, dont l’opinion est écoutée par le public. « Le peuple centrafricain est ainsi pris en otage », a déclaré le président Touadéra. Estimant que les efforts de son gouvernement sont compromis par des objectifs géostratégiques qui lui sont totalement étrangers, il appelle la communauté internationale à enquêter sur le financement des bandits, et à lever l’embargo sur les armes et les diamants.