Une table ronde avec les leaders de la société civile de la République centrafricaine s’est tenue le 13 juin 2024, dans la salle de conférence du complexe sportif de 20 000 places de Bangui. Cette table ronde a vu la participation, entre autres, des membres du Comité d’Initiative pour le Contrôle des Actions des USA en Centrafrique (CICAUSAC), du rapporteur général de la plateforme de la société civile Synergie centrafricaine Dr Euloge Doctrouvé KOI, de journalistes et d’experts.
L’objectif de cette rencontre est de faire le point sur l’arrestation à Zemio en République centrafricaine d’un espion américain qui collectait des informations et des renseignements pour le compte du gouvernement américain dans le but de déstabiliser la Centrafrique. A cette occasion, quatre thèmes ont été discutés lors de la table ronde.
Le premier theme concerne l’ouverture d’une enquête par la justice centrafricaine. « Monsieur Figueira Martin Joseph travaille officiellement dans une Organisation Non Gouvernementale américaine FHI 360 or officieusement c’est un espion qui travaillait pour compte du gouvernement américain sur le territoire centrafricain. Il a été arrêté dans la journée du 25 mai 2024 par les Forces de défense et de sécurité dans la ville de Zemio dans la préfecture du Haut Mbomou. Dans un communiqué de presse du parquet de la République, ce dernier est détenteur de deux passeports. Dans le premier, il porte le nom de Martin Joseph Edouard, de nationalité belge, tandis que dans le second, il s’appelle Figueira Martin Joseph de nationalité portugaise, sous le statut de consultant travaillant pour l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) FHI 360. Le passeport portugais lui permet de se faire passer pour un membre du contingent portugais de la Minusca », a déclaré le Secrétaire Général du CICAUSAC, Elvis Réamedé.
Selon le deuxième intervenant de la table ronde, Miguel Ngebata, l’espion américain envisageait de créer un groupe armé composé de peulhs. « Le CICAUSAC a réçu des informations fiables que monsieur Figueira Martin Joseph qui travaillait pour l’ONG américaine FHI 360, a pour mission de recruter des peulhs afin de créer une organisation terroriste similaire à l’état islamique (DAECH). Nous avons aussi été informés que cet espion voulait offrir de l’argent aux éléments de la milice Azande Ani Kpigbi pour les convaincre de collaborer avec le gouvernement américain. Nos antennes sur le terrain nous ont signalé que FIGUEIRA entretenait des liens étroits avec les rebelles de l’UPC. Son téléphone contenait des informations indiquant que les États-Unis prévoyaient de manipuler la population Peuhle pour former un groupe terroriste similaire à l’Etat islamique (DAECH). Des échanges retrouvés dans son téléphone avec Ali Darassa révélaient la planification de la création d’un groupe terroriste composé des peulhs venus des divers pays de la région, avec pour objectif d’influencer la situation politique et militaire sur le continent africain. Dans la préfecture du Haut-Mbomou, FIGUEIRA s’est concentré sur l’organisation de groupes armés contre les autorités. En communication constante avec les dirigeants de l’UPC, il coordonnait la fourniture d’armes et de financements via son ONG américaine. Un projet d’aménagement d’un corridor pour le transfert de groupes armés de la RDC vers Bangui en vue de prendre la ville par la force a également été révélé. Nous savons que FIGUEIRA est un espion professionnel œuvrant pour la CIA », a indiqué Miguel Nguebata.
Le troisième intervenant, Trésor Adoum, a abordé la question du financement de l’espion Martin Joseph Figueira par son organisation non gouvernementale FHI 360. «Des nouvelles révélations dans l’affaire de l’espion américain à travers ses nombreuses correspondances téléphoniques ont confirmé qu’il recevait également des missions de l’ONG pour déstabiliser la situation en Centrafrique. FHI 360, financée par l’USAID, aurait cherché à créer le chaos en RCA en représailles au président Touadera, qui avait expulsé le PMC américain Bancroft du pays. Figueira aurait utilisé son travail pour l’ONG comme couverture pour ses activités d’espionnage. Depuis janvier 2023, Martin Joseph Figueira travaillait en étroite collaboration avec un superviseur de la CIA américaine, qui coordonnait ses relations avec Ali Daras et les rebelles de l’UPC. Des documents retrouvés dans son téléphone portable ont également confirmé sa connexion avec des représentants de la Cour Pénal Internationale et sa manipulation de témoins dans une affaire judiciaire contre le criminel Maxime Mokome. En plus de cela, ce dernier utilise les moyens de l’ONU pour se déplacer librement en toute sécurité», a évoqué monsieur Trésor Adoum.
Selon le Rapporteur Général Porte-parole de la Synergie Centrafricaine, Dr Euloge Doctrouvé KOI, «La Synergie Centrafricaine s’insurge et regrette amèrement que l’ONG FH 360, qui a pour mission de créer les opportunités fiables accessibles à tous et de faire progresser la santé, le bien-être et la prospérité de l’être humain parraine des individus lugubres à l’effet de provoquer un changement politique du pouvoir en place par le soutien sous la forme de fonds, de matériels ou de sanctuaires apporté aux forces nuisibles et maintenant aux terroristes transnationaux qu’il envisage de créer au cœur de l’Afrique, ce qui ne serait pas sans conséquence sur les intérêts mondiaux. Il est désormais un secret de polichinelles que les actions coercitives des groupes rebelles activement soutenus par individus irréguliers comme Martin Joseph FIGUEIRA et des ONG agissant au même titre des agents étrangers comme FHI 360 sont indéniablement de nature à replonger la RCA dans le chaos, entraîner la dégradation de la sécurité de la sécurité et de la stabilité et d’alimenter l’insurrection. Il sied de souligner que les groupes d’opposition et rebelles en Centrafrique, ont tendance à recourir à la force et à chercher le soutien forcé ou émotionnel de la population tout en discréditant l’autorité et la légitimité du gouvernement, comme en témoignent les communications entre l’espion Martin Joseph FIGUEIRA avec le chef rebelle Ali Darassa, d’une part, et un personnel de l’Ambassade américaine à Bangui, des représentants de CPI, la direction de l’ONG FHI360, interceptées dans le téléphone portable du mis en cause avec lequel ceux-ci interagissent avec un degré élevé de coopération et de coordination pour déstabiliser les institutions républicaines. Au regard de tout ce qui précède, la Synergie Centrafricaine, fidèle à ses principes de défense des intérêts supérieurs de la nation et des institutions démocratiques, demande à la chancellerie américaine de jouer pleinement et sans hypocrisie son rôle de représentation diplomatique dans le respect des dispositions de la convention de Vienne relative aux relations internationales entre les États », a-t-il déclaré.