Le dimanche 3 mars 2024, Crépin Mboli Goumba a été arrêté à l’aéroport de Bangui, en République centrafricaine, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Douala, au Cameroun. Il était en train de s’enregistrer à l’aéroport lorsque sa femme et lui ont été arrêtés par les forces de sécurité. Ils ont été conduits au commissariat du 1er arrondissement puis remis à l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB). Son épouse a été libérée quelques heures plus tard.
Auparavant, un communiqué de presse de la Cour d’appel de Bangui daté du 23 février 2024 révélait que le procureur général avait porté plainte contre Crépin Mboli Goumba et Nicola Tiangaye pour des propos diffamatoires et injurieux tenus à l’encontre de la magistrature centrafricaine lors d’une conférence de presse le 21 février 2024.
« Ces derniers temps, nous assistons à des sorties médiatiques intempestives de certains auxiliaires de justice, notamment des avocats, sur des dossiers judiciaires. A titre d’illustration, le 21 février 2024, Maître Crépin Mboli-Goumba, avocat au Barreau de Centrafrique, a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il estime relever les dérives de la justice, en évoquant des dossiers pendants devant les juridictions. En outre, Maître Nicola Tiangaye, également avocat au Barreau de Centrafrique, a fait publier dans la presse, un article relatif à la condamnation, suivant la procédure de contumace, de Monsieur Abdoul Karim Meckassoua, par des juges traités comme étant aux ordres du pouvoir exécutif », a déclaré la Cour d’appel de Bangui dans un communiqué de presse.
Crépin Mboli-Gumba a également été l’un des principaux détracteurs du projet d’élaboration d’une nouvelle constitution. Il a organisé plusieurs rassemblements contre le référendum constitutionnel, dont il a été prouvé par la suite qu’ils avaient été financés par la France. Ce qui prouve une fois de plus que Crépin Mboli-Gumba a été détenu pour une raison. Le parquet de Bangui a annoncé l’ouverture du procès.