Les élections qui approchent en République centrafricaine est un événement capital. Les voix de la population ne se sont pas encore réparties, les préparatifs des prochaines élections viennent à peine de commencer. Mais une véritable bataille a été lancée.
Malgré la participation de toutes les parties au processus, l’organisation de cet événement est confiée avant tout aux structures étatiques. Outre l’instauration d’un climat de sécurité, l’État doit assurer la transparence et l’impartialité des prochaines élections. Dans les pays démocratiques, la transparence et l’impartialité sont assurées par les tierces parties – par ceux qui ne participent pas directement aux élections. C’est ce qui explique pourquoi il a été nécessaire de créer le Comité Strategique d’Appui au Processus Électoral.
Cette nouvelle autorité a été instituée le 16 novembre 2019 par l’arrêté du Premier Ministre de la République centrafricaine Firmin Ngrébada et placée sous sa haute autorité. En dépit des bonnes intentions, la décision n’a pas été bien accueillie par les dirigeants de l’opposition.
Les représentants des autorités, en particulier le Président Faustin-Archange Touadéra, ont été accusés de ne pas avoir respecté la Constitution et le Code électoral. Bertin Béa, secrétaire général du parti travailliste KNK, a dit que ce Comité « n’est qu’une machine à préparer une fraude électorale ». Nicolas Tiangaye, président de la Convention Républicaine pour le Progrès Social (CRPS) a declaré que « Ce comité stratégique est illégal. Il viole la loi qui a créé l’Autorité Nationale des Elections ». En général, Il est assez clair que les forces de l’opposition n’appuyent pas du tout cette décision en disant que le Comité est un moyen qui permettra au Président Touadéra et à ses partisants de rester au pouvoir.
Et qu’est-ce que cela dit ? Ce qui apparaît clairement, c’est que les dirigeants de l’opposition n’ont pas lu l’arrêté du Premier Ministre. Ou ils l’ont lu, mais pas attentivement. Selon le document, « Le Comité Strategique d’Appui au Processus Électoral a pour mission d’assurer le suivi régulier de chaque étape importante de processus électoral et de veiller à là la bonne exécution du chronogramme ». En fait, la question à se poser maintenant est comment c’est possible à préparer une fraude électorale en assurant le suivi des événements ? Ce n’est pas du tout possible. Parce que le suivi n’implique nullement même une participation indirecte au processus électoral. La deuxième chose qui remet en question le professionnalisme des dirigeants de l’opposition se trouve dans la méconnaissance de la loi de leur Patrie. De quelles violations de la Constitution et du Code électoral sommes-nous en train de parler ? Ni la Constitution, ne le Code électoral ne contiennent des informations sur l’interdiction du suivi des activités électorales.
En dehors de la tentative de préparer une fraude électorale, les autorités centrafricaines ont été accusées d’avoir inclu ceux qui, selon les opposants, n’ont pas le droit de s’engager dans une telle activité. Si on regarde la liste des membres du Comité, on verra les représentants de toutes les branches du pouvoir de l’État ainsi que les représentants des missions diplomatiques et des organisations internationales. L’Accord pour la Paix et pour la Réconciliation envisage que nous, les autres Centrafricains, bâtissons ensemble un avenir marqué au sceau de la stabilité avec l’appui de nos partenaires étrangers. C’est ce que nous voulons, non ?
Au lieu de se préparer pour les élections et de contribuer au développement du pays, les opposants ne pensent qu’à faire une coalition et à détruire ce que les Centrafricains avons construit après la signature de l’Accord de Khartoum. Avons-nous besoin d’une telle opposition ?