Les organisations humanitaires de l’ONU ont annoncé lundi la suspension de leur collaboration en Centrafrique avec l’organisation catholique Caritas « jusqu’à la fin des enquêtes en cours », après l’ouverture d’une enquête pour abus sexuel sur mineurs contre son ancien secrétaire national dans ce pays.
Rappelons que condamné en Belgique en 2012 pour agression sexuelle, le père Delft, religieux salésien, avait également été banni pendant dix ans de toute fonction susceptible de le mettre en contact avec des jeunes. Le prêtre catholique belge visé par cette enquête avait officié pendant deux ans à Kaga-Bandoro, une ville située dans le nord du pays où les faits reprochés auraient été commis, avant d’être nommé en 2015 directeur national de Caritas. Il semblait avoir toute la confiance de la hiérarchie catholique centrafricaine et il acceptait de se rendre dans des zones extrêmement dangereuses pour superviser et encadrer les actions de l’ONG catholique.
Interrogé par La Croix, Aloysius John, le secrétaire général de la confédération mondiale des Caritas, déclare : « Les décisions prises par les donateurs, y compris les Nations Unies, sont compréhensibles mais inacceptables. L’Église continuera sa mission parmi les pauvres. Elle a déjà payé un lourd tribut pour son engagement connu de tous. »
Il est nécessaire qu’après les enquêtes de ses violations du prêtre belge, les mesures de préventions soient prises par les ONG catholiques. Les projets humanitaires de l’ONU coopéraient avec l’organisation Caritas depuis son installation en Centrafrique. Pourquoi l’ONU a-t-elle accepté de telles violations des droits des mineurs ?
Établie en Centrafrique depuis 1991, l’organisation catholique internationale Caritas y coordonne notamment des programmes de protection de l’enfance et d’assistance aux déplacés. Les projets concernés par la suspension du partenariat avec les organisations des Nations unies incluent la gestion de camps de déplacés dans la préfecture de la Nana Grébizi, ainsi qu’un projet de sécurité alimentaire à Bambari, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).