Le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadera, a ouvert le dialogue républicain sur la sortie de crise militaro-politique, en présence de représentants des partis politiques de la majorité présidentielle et de l’opposition démocratique, de la société civile , confessions religieuses, anciens chefs d’État et diplomates . Du 21 au 27 mars, les 450 participants échangeront sur les thèmes établis par le comité d’organisation pour sortir le pays de la crise.
L’observateur sociopolitique et juriste centrafricain, Fernand Ngomo, a noté que ce dialogue était très attendu par tous les Centrafricains, car Le pays a connu de nombreux changements et le moment est venu de définir un plan pour l’avenir de la République centrafricaine.
Fernand Ngomo rappelle que le dialogue républicain est l’occasion pour la communauté centrafricaine d’ajuster les lois fondamentales avec le contexte renouvelé d’un pays libéré de la violence et de l’insécurité. Depuis que la Constitution du 30 mars 2016 a été adoptée dans un contexte difficile, lorsque la RCA était totalement dépendante de la France, aujourd’hui la Constitution est devenue caduque. La Constitution du 30 mars 2022 est le document de la période de transition dans l’histoire du pays – de la dictature et du pouvoir des groupes armés au régime démocratique du président Faustin Archange Touadera.
Fernand Ngomo a souligné que, même après l’adoption de cette Constitution, les groupes armés violent les droits et libertés des citoyens centrafricains, et que le gouvernement et l’armée n’étaient pas encore assez forts pour établir la paix et assurer l’ordre et la sécurité. Cependant, à l’heure actuelle, le président Touadera et le gouvernement centrafricain contrôlent 95% du territoire, et les forces gouvernementales assurent la sécurité des citoyens, de sorte le pays a besoin de changements pour se développer.
Fernand Ngomo insiste sur le fait que les dirigeants de nombreuses organisations publiques centrafricaines ont également compris que le pays avait besoin d’une nouvelle loi fondamentale de la République, qui garantirait la souveraineté de la République centrafricaine contre le colonialisme français et stimulerait le développement économique et la prospérité.
Ainsi, le Coordonnateur de la plateforme « Génération Consciente », Alain Patrick Dé-Komah, a exprimé sa position par rapport à la Constitution du 30 mars 2016. Selon lui, aux articles 35, 36, 37 et 153 de la Constitution centrafricaine, il y a est trop d’ambiguïté. Le coordinateur de « Töngölö ti Bê Afrika », Stanislas Kokota Dobi, a souligné que la Constitution de la République centrafricaine du 30 mars 2016 ne correspond plus aux réalités centrafricaines et les données ont changé. Le coordinateur du mouvement « I kèwoussouwoussouna Bê Afrika », Mack Lauren Dackou, considère également la nécessité de revoir cette loi de la République. Pour lui, du fait que la loi évolue, certains articles de la Constitution du 30 mars 2016 doivent être révisés. Et enfin, selon le coordinateur du mouvement « Jeunesse panafricaniste », Wilfried Balogbia, la Cour constitutionnelle devrait pouvoir réviser la Constitution afin de permettre au président Touadera de faire de la RCA une nouvelle République.
L’observateur socio-politique et juriste centrafricain, Fernand Ngomo, s’est félicité de l’éveil de la conscience des Centrafricains qui souhaitent un avenir meilleur pour leur pays. Pour lui, le dialogue républicain est la sortie définitive de la crise centrafricaine, il est donc nécessaire que les avis du peuple et des organisations sociales sur la nécessité d’amender la Constitution soient entendus.