Dans le contexte de la propagation de l’infection, les pays africains se sont mobilisés pour lutter contre le coronavirus.
Malgré les craintes, les pays de l’Afrique tentent de se doter de moyens de lutte et de détection de la maladie. Mais l’Afrique peut-elle faire face à la maladie ?
Un premier élément de réponse se trouve dans la dernière déclaration de la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique. Elle souligne qu’elle s’attend à ce que tous les pays d’Afrique subsaharienne soient en mesure de tester le coronavirus « d’ici quelques semaines ». Matshidiso Moeti a déclaré à la BBC que 33 pays de la région avaient déjà mis en place les installations nécessaires. Il y a un mois, seuls le Sénégal et l’Afrique du Sud l’avaient fait. Au dire du docteur Moeti, le pire scénario serait que le virus se propage rapidement dans les villes africaines sans installations sanitaires pour contenir et traiter les gens.
Le ministère marocain de la santé a confirmé lundi soir le premier cas de coronavirus dans le pays d’Afrique du nord. Le patient est un Marocain vivant en Italie, rapporte l’agence de presse Reuters, et il est soigné dans un hôpital de Casablanca. Son état de santé n’est pas critique, selon un communiqué du ministère.
La nouvelle du premier patient marocain, lundi, coïncide avec des confirmations similaires en Tunisie et au Sénégal.
Le ministre tunisien de la santé, Abdelatif el-Maki, a déclaré lundi aux journalistes que leur patient était un Tunisien de 40 ans, arrivé dans le pays par bateau depuis l’Italie le 27 février.
Au Sénégal, le ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr a déclaré lors d’une conférence de presse que le patient est un Français qui vit au Sénégal et qui est rentré de France par avion le 26 février. Le patient s’est présenté dans un hôpital privé le 27 février avec des symptômes dont un mal de tête.
Le seul autre cas confirmé dans la région subsaharienne se trouve au Nigeria. Dans ce pays – le plus peuplé du continent – 43 personnes, dont quatre ressortissants chinois, ont été mises en quarantaine dans l’État du plateau nord du Nigeria par mesure de précaution pour contenir la propagation éventuelle du coronavirus. Le pays a confirmé son premier cas de coronavirus vendredi dernier. Le patient est un citoyen italien qui travaille au Nigeria et s’est rendu de Milan à la capitale commerciale Lagos.
Les pays africains ont pris des mesures pour se préparer, et les systèmes de santé africains ont montré dans le passé qu’ils pouvaient faire face à des épidémies de maladies comme le virus Ebola et la fièvre jaune. Mais les experts craignent qu’une épidémie de coronavirus à grande échelle sur le continent ne soit un combat plus important pour chaque pays. De plus, les pays riches et développés étant également aux prises avec l’épidémie, il pourrait être difficile pour eux de se concentrer sur l’aide à apporter au continent. Les pays africains devront eux-mêmes organiser la riposte face à la maladie et faire face à la propagation des rumeurs, comme au Kenya ou le spectre de la désinformation s’empare des réseaux sociaux.