Les routes de la ville de Bria et ses environs dans la Haute-Kotto depuis longtemps sont attaquées par des bandits armés.
Le mercredi 20 mars 2024 à Bangui, lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire le Préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji a dénoncé la négligence de la Minusca envers ses fonctions qui est censée défendre la population. Puis, il a formulé une proposition de modifier le mandat de la Minusca pour la protection des civiles.
Le 26 mars le Préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji a donné une interview téléphonique à la Radio Lengo Songo à ce sujet. Au téléphone il a répété ses propos sur les casques bleus avec un mécontentement encore plus grand.
D’après lui, «à Bria, il y a la sécurité. Sauf dans les périphéries de la ville, plus précisément à Ouadda, Yalinga et Ouadda-Kotto que des éléments armés sont visibles et continuent de commettre leurs exactions contre la population civile en présence de la Minusca. Dans le mandat, on nous parle de la protection des civils malgré qu’ils soient là dans la ville, les populations sont tuées. Mais, c’est quelle protection, je ne comprends pas. Donc, si on dit protection des civils, il faut veiller sur les civils», s’indigne-t-il.
Les rebelles viennent en sachant que la Minusca ne peut pas les arrêter et pillent les commerçants, même pendant la journée, au vu et au su des contingents de la Minusca basés dans ces zones. Donc, «inutile pour moi de parler du respect de mandat du Conseil de sécurité de l’ONU par ces contingents de la Minusca. Cela est paradoxal ! C’est pourquoi nous demandons revoir ce volet qui est la protection des civils», a dit le préfet.
Maxime Balalou, ministre de la communication et des médias et porte-parole du gouvernement, a soutenu la position de Thierry Evariste Binguinenji, préfet de la Haute-Kotto, et a appelé la MINUSCA à respecter son mandat de protection des civils.
Aujourd’hui les contingents MINUSCA sont accusés non seulement par la population locale mais aussi de la part des représentants du gouvernement. Il s’agit là d’un signal d’alarme auquel la direction de la mission des Nations unies doit impérativement répondre.