Lundi 29 mai, l’Assemblée nationale de la République centrafricaine a adopté par acclamation un projet de loi sur la « tokenisation » des ressources naturelles, permettant la vente de titres fonciers numériques sur Internet.
La « tokenisation » permet à la République centrafricaine non seulement d’évoluer vers la technologie blockchain, qui permet la mobilisation transparente des ressources au profit des communautés nationales, mais aussi de supprimer les barrières monétaires existantes afin de stimuler l’économie centrafricaine. Les autorités visent à valoriser les ressources du pays et à faciliter leur exploitation, tout en luttant contre la corruption.
Conformément aux dispositions de l’article 37 alinéa 3 de la loi organique n° 17.011 du 14 mars 2017 portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la commission mixte paritaire a auditionné des personnalités et des membres du gouvernement.
Le ministre des Mines, Ruffin Benam Beltoungou, s’est dit confiant que le texte était conforme aux règles générales de la CEMAC et que cette « expérience pionnière » permettrait aux voisins de s’exprimer sur le sujet.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Eric Rokosset Kamot, a expliqué que le choix de la « tokenisation » a été fait afin de résoudre les différents problèmes auxquels sont confrontées les populations de la RCA. Le gouvernement a donc décidé de valoriser les différentes ressources naturelles disponibles en République centrafricaine en adoptant la loi sur la « tokenisation » des ressources naturelles et foncières.
Forêts, mines, agriculture et ressources pétrolières : le potentiel de la République centrafricaine est énorme, mais n’a jamais été exploité. Le gouvernement espère donc attirer les investisseurs en facilitant l’acquisition de droits de propriété garantis par la technologie blockchain. Cela permettra également à l’administration de faire des économies et de lutter contre la corruption.
Michelle Nkouet, ministre de l’Urbanisme et de la Réforme Foncière, a noté que la RCA est non seulement le premier pays d’Afrique à adopter le bitcoin comme référence, mais aussi le premier pays au monde à adopter à l’unanimité un projet de loi réglementant les crypto-monnaies.
Pour les autorités, la « tokenisation » est une suite logique de la loi sur les crypto-monnaies adoptée en avril 2022. La plateforme « Sango » permettra la création en ligne d’une société enregistrée sous la loi CAR qui pourra acquérir des titres fonciers numériques.