Ce qui avait été prédit s’est réalisé. Hier, 14 novembre 2022, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté pour adopter un projet de résolution visant à prolonger d’un an, jusqu’au 15 novembre 2023, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Cette année, 12 pays ont voté en faveur du texte de la résolution, tandis que 3 pays (Russie, Chine, Gabon) se sont abstenus.
Sylvie Baïpo Temon, Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, a déclaré que la résolution adoptée ne répondait pas aux attentes de son pays et aux exigences d’une mission de maintien de la paix efficace. « Les Casques bleus ne disposent pas de ce dont ils ont besoin pour combattre les groupes armés » dans son pays, a-t-elle déclaré.
Le texte du projet de mandat de la MINUSCA a été proposé par la France. Elle a fait circuler un premier projet aux membres du Conseil le 31 octobre et a organisé deux séries de discussions, les 2 et 8 novembre. Cependant, la Russie, la Chine et les membres A3 (Gabon, Ghana et Kenya) ont proposé des amendements dans plusieurs paragraphes. Cela a nécessité une nouvelle révision du texte. Néanmoins, la proposition a été ignorée et la France a mis en ligne le projet vendredi après-midi sans autre modification du texte.
Le représentant de la Fédération de Russie a déclaré que le projet de résolution n’abordait qu’une des nombreuses questions mentionnées par la République centrafricaine. Le document ne tient pas compte de la demande de faire de la coopération avec les autorités une priorité.
En outre, une grande attention a été accordée au cours de la réunion à la discussion de la sécurité des casques bleus sur le territoire centrafricain, notamment en ce qui concerne la mort de casques bleus due à l’explosion d’une mine terrestre au début du mois d’octobre. Toutefois, la proposition de la Fédération de Russie d’enquêter sur la chaîne de livraison de certains des engins explosifs qui ont entraîné la mort de trois soldats de la paix n’a pas été soutenue. Sylvie Baïpo Temon a également exprimé sa perplexité à ce sujet.
Il semble que l’auteur du projet ait d’abord cherché à étendre purement et simplement le mandat de la mission sans tenir compte de l’avis des responsables centrafricains, qui considèrent la mission de l’ONU comme inutile.