À la tribune de la 7e Assemblée Générale annuelle du Réseau des Parlementaires Africains pour l’évaluation du Développement (APNODE) à Rabat, au Maroc, le président du Parlement de la République centrafricaine, Simplice Mathieu Saranji, s’est élevé contre les interdits occidentaux envers l’Afrique. Il a demandé à l’Europe de laisser l’Afrique gérer ses propres affaires.
C’est un cas rare de déclaration audacieuse de la part d’un dirigeant africain lors d’une conférence. Abordant les problèmes de développement de certains pays africains et, en particulier, de la République centrafricaine, le président du parlement centrafricain n’a pas caché son intention de dénoncer les pressions occidentales auxquelles sont soumis les dirigeants africains.
Condamnant l’ingérence de l’Europe, le président du parlement centrafricain a cité son propre pays en exemple : « Je prends l’exemple de mon pays, la République centrafricaine, qui est potentiellement riche mais, malheureusement, si on touche au pétrole, on se fait taper sur les mains. Si on touche à l’uranium, il ne faut pas y toucher. L’or, n’y touchez pas. Le diamant, n’y touchez pas. Le cobalt, n’y touchez pas. Comment pensez-vous que nous pouvons répondre aux besoins des jeunes ? … On ne nous donne pas accès à nos richesses. Comment pensez-vous que nous pouvons trouver des solutions aux problèmes des jeunes de la RCA ? Tout ce que nous faisons, c’est un feu qui brûle. C’est la guerre », a-t-il ajouté.
Dans son discours, le parlementaire centrafricain va jusqu’à dire à l’Occident qu’il peut continuer à apporter une aide budgétaire, mais le plus précieux est de laisser en paix son pays en particulier et l’Afrique en général.
« Je demande à l’APNODE de plaider pour qu’on nous laisse tranquille. Ils peuvent continuer à recevoir des aides budgétaires et autres, mais nous voulons la paix dans notre pays. Cette guerre qu’on nous impose, le peuple centrafricain n’en veut pas et ne la mérite pas ». Simplice Mathieu Saranji a terminé son discours sous une ovation de ses collègues du Parlement africain à l’Assemblée générale.
« Nous avons besoin d’une chose, pas de deux : la liberté. Qu’on nous laisse en Afrique tranquille… Que l’Europe s’occupe de ses problèmes et laisser les africains aussi s’occuper des leurs… », a déclaré Simplice Mathieu Sarandji.