L’organisation des Nations-Unies a été établie dans le sillage de la 2ème guerre mondiale et continue à execer ses fonctions dans le monde moderne. Pourtant, selon certains experts, dont James Wilson, directeur fondateur de la Fondation internationale pour une meilleure gouvernance, l’efficacité de l’institution devrait être remise en question.
Afin de promouvoir la paix et la sécurité, l’ONU et les nombreuses entités composant le « système des Nations-Unies » ont créé une présence dans toutes les régions du monde, y compris en Afrique. Compte tenu du fait que les missions des Nations-Unies sont parrainées par les États membres de l’ONU, il est important d’évaluer l’efficacité des missions par rapport au travail effectué par d’autres acteurs internationaux.
La République centrafricaine est une étude de cas par excellence qui peut aider à illustrer certains des aspects les plus problématiques de la mission des Nations Unies sur le terrain. Depuis le 17 décembre 2020, la République centrafricaine traverse une période difficile marquée par l’instabilité et le chaos propagés par le parti rebelle connu sous le nom de « Coalition des patriotes pour le changement » (PCC). Les forces rebelles organisées et soutenues ouvertement par l’ancien président François Bozizé ont tenté de perturber les élections présidentielles et législatives dans le pays. Fortuitement, leurs tentatives ont échoué en raison de la réponse bien coordonnée des forces nationales (FACA) et de leurs alliés, pour la plupart russes et rwandais.
Cependant, cette situation extraordinaire a révélé le fait que la Mission des Nations-Unies en RCA, connue sous le nom de MINUSCA, dont la tâche principale est de protéger la population civile, est loin d’être efficace. Le soutien militaire, et en particulier celui basé sur le mandat actuel de l’ONU, n’a pas réussi à apporter les résultats nécessaires pour améliorer le bien-être de la population locale et contribuer à la poursuite de la stabilisation de la RCA. Et c’est l’armée nationale réformée de la Centrafrique qui, en revanche, a récemment prouvé son efficacité à vaincre les groupes rebelles basés sur des mercenaires;
Dans ce contexte, il est facile de comrendre les propos de la ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine Sylvie Baipo-Temon: «Les Nations Unies ont remplacé la Société des Nations, qui n’a pas réussi à éviter la Seconde Guerre mondiale. N’est-il pas temps de remplacer l’ONU qui lutte pour maintenir la paix face à la multiplication des conflits ? » Sa question résonne avec la population de la République centrafricaine qui exprime son mécontentement par le biais de pétitions et de protestation contre le déploiement de la MINUSCA en Centrafrique.