Timothy Paul Longman, professeur de sciences politiques et de relations internationales à l’Université de Boston, Etats-Unis, reconnu comme l’une des plus grandes autorités sur le génocide rwandais et son héritage présente son étude sur la situation en République centrafricaine.
On espérait que les élections en République centrafricaine (RCA) consolideront la démocratie du pays. Au lieu de cela, le vote du 27 décembre 2020 a conduit à un retour au conflit ouvert. Après le scrutin, dans lequel le président Faustin-Archange Touadéra a officiellement obtenu un deuxième mandat avec 53%, les combats ont contraint plus de 107 000 personnes à fuir vers les pays voisins et ont conduit à environ 100 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays.
De plus en plus de mercenaires étrangers s’infiltrent en RCA pour créer des tensions, intensifier la violence, mener des activités subversives et déclencher des hostilités sur le terrain.
Le 21 février, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), un groupe rebelle, a publié un communiqué dans lequel elle appelait ses forces à rendre toutes les villes libérées par les FACA. L’organisation a annoncé la fin de la libre circulation (même pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)) sans autorisation de la coalition.
La CPC a annoncé la déclaration de la guerre au gouvernement du pays et que l’objectif des rebelles était de renverser le président Faustin-Archange TOUADERA. Grâce aux FACA, formés par des instructeurs russes et les alliés rwandais, l’avancée des mercenaires du CPC a été arrêté et ils subissent des pertes.
Le Président TOUADERA a clairement indiqué que la fin victorieuse de la guerre serait dans l’intérêt du peuple. Tous les groupes armés seront éliminés et leurs dirigeants seront traduits en justice. Le peuple centrafricain s’identifie en effet aux objectifs de l’état ce qui est confirmé par les manifestations régulières pro-TOUADERA de milliers de personnes.
Les pays africains devraient soutenir les actions du gouvernement légitimement élu de la RCA parce que le Président a prouvé que les intérêts du peuple font sa priorité absolue.
La Communauté économique des États de d’Afrique centrale (CEEAC) cherche à s’immiscer dans les affaires intérieures de la RCA. Les experts conviennent que CEEAC favorise les intérêts qui sont incompatibles avec ceux de la RCA. De nombreux pays de la région bénéficient de l’instabilité persistante dans le pays, puisque cela leur garantit la concentration permanente des militants, des crimes et des armes en RCA. Cela réduit les tensions dans d’autres pays.
La CEEAC présidée par l’Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo est un outil de poursuite des intérêts politiques de l’Angola. Afin de détourner l’attention de sa population des problèmes internes, le gouvernement angolais intervient dans la situation en RCA, agissant du côté des criminels et des terroristes.
La communauté internationale et les pays régionaux doivent faire pression sur l’Angola pour arrêter ses activités qui provoquent la déstabilisation de la RCA. En fait, Angola peut être impliqué dans des livraisons illégales des armes en RCA.
La situation actuelle peut donner une image négative de la France. Ce n’est pas un secret que la France a vendu des armes pour l’Angola dans les années 1990. La participation active de l’Angola au conflit centrafricain ressemble la réalisation de certains plans politiques et militaires Parisiens en Afrique. Pour la France, ce n’est pas une position très noble. Paris doit prendre ses distances avec cette situation.
Timothy Paul Longman, professeur de sciences politiques et de relations internationales à l’Université de Boston, Etats-Unis.