Le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE) au Tchad a publié son rapport sur les défis principaux dans le domaine. A l’ordre du jour est la question de la réinsertion des repentis de Boko Haram, un groupe terroriste d’idéologie djihadiste.
Selon les données du CEDPE, 4 142 personnes ont quitté le mouvement de Boko Haram pendant les dernières années. Ces gens-là ne sont pas suffisamment pris en charge par le gouvernement. Le responsable du centre, Adoum Yakhoub affirme que les repentis ne présentent plus de grand danger à la population tchadienne car ils ne sont pas des djihadistes idéologiques. « Les combattants viennent encercler un village tous les matins. Ils regroupent tous les villageois. Ils en prennent deux, trois au hasard. Ils les exécutent ou les égorgent. Après ils demandent l’avis de ceux qui restent. D’après vous, quel sera leur avis ? Ils prêtent allégeance à Boko Haram. Mais sur le plan idéologique, c’est une minorité, 16% », souligne-t-il. En outre, les repentis sont des simples habitants de la région défavorisée, ce sont souvent des gens malades et analphabètes.
Le CEDPE a adressé sa demande au gouvernement tchadien qui est de reformuler plusieurs dispositions de la loi sur le terrorisme et de s’investir plus dans la question. Les autorités tchadiennes, par la voix du Ministre de la Justice, Djimet Arabi, ont assuré qu’ils étaient déjà en train de réviser les lois sur le terrorisme et qu’ ils sont prêts à faire évoluer le statut des repentis dans la région.