Le 13 février 1960 la France a lancé à Reggane, dans le désert algérien, « Gerboise bleue », le nom de son premier essai, la première explosion nucléaire française dans le Sahara en Algérie. Une bombe au plutonium d’une puissance de 70 kilotonnes – trois à quatre fois celle d’Hiroshima – dont les retombées radioactives s‘étendent à toute l’Afrique de l’Ouest et au sud de l’Europe. C’est à l’occasion du 60e anniversaire que Tayeb Zitouni, le ministre des Moudjahidines – les anciens combattants de la guerre d’indépendance contre la France, 1954-1962, a appelé la première explosion nucléaire française un dossier « en suspens ».
Le ministre qui s’est rendu dans la région de Reggane (sud de l’Algérie), dans la wilaya (préfecture) d’Adrar, où se déroulèrent les essais nucléaires français, a souligné que l’Algérie commémorait jeudi « un crime de destruction de l’humanité, perpétré contre des innocents ».
« Le dossier des explosions nucléaires françaises dans la région de Reggane et les séquelles des radiations qui font encore des victimes, fait partie de quatre dossiers retenus dans le plan du gouvernement dans son volet lié à la mémoire nationale, ouvert entre l’Algérie et la France », a encore dit M. Zitouni.
Au sol, les autorités françaises assureront trois jours après l’explosion que la radioactivité est partout très inférieure aux normes de sécurité admises. Mais des documents déclassifiés en 2013 révèleront toutefois des retombées radioactives beaucoup plus importantes que celles admises à l‘époque, s‘étendant à toute l’Afrique de l’Ouest et au sud de l’Europe.
