Les manifestations populaires s’organisent depuis la fin de novembre en province de Beni pour réclamer le retrait des forces de la Mission onusienne en RDC, accusées de passivité dans leur mission de maintien de la paix. D’après les manifestants, les casques bleus ne sont pas capables de retirer tous les rebelles de Beni où des dizaines des Congolais sont tués chaque mois par les rebelles d’ADF.
Plusieurs manifestations réunissant les acteurs de la société civile, les mouvements citoyens, les structures des jeunes et coordination des étudiants sont organisées au Nord-Kivu pour exiger le retrait de la MONUSCO sur toute l’étendue de la province.
Mais, il est à noter que le Conseil de sécurité de l’ONU, appelé en décembre à renouveler cette mission, doit en discuter après une évaluation stratégique de la mission.
Une autre mission de l’ONU est devenue le centre des manifestations dans un autre pays africain en octobre, au Mali.
Au Mali, les manifestations contre la présence des armées étrangères se tiennent de manière récurrente, à l’appel des organisations de la société civile et des mouvements de jeunes qui contestent leur utilité, au vu de la persistance des attaques terroristes dans le pays.
Ainsi, la présence des casques bleus et les forces françaises ne sont pas justifiées car ils n’exécutent pas leur fonction primordiale – la protection des civiles et leurs droits, la lutte contre le terrorisme dans la région. En outre, dans l’allocution récente du président français, Emmanuel Macron, lors de la session de l’OTAN, le Paris voudrait réduire sa présence dans la zone Sahel en vue des humeurs antifrançaises et la perte de 13 soldats français lors de la dernière opération militaire.
Il est temps pour l’ONU aussi de reconsidérer son implication et sa nécessité de la présence dans la zone de Sahel. Et, quant aux Etats-membres de G5 Sahel, ils doivent s’exprimer clairement sur la situation dans la zone et à propos de la légitimité de l’implication de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme.
La mission de paix de l’ONU est aussi présente en Centrafrique où la situation a beaucoup avancée après la signature de l’Accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés. Dans ce cas-là, la nécessité de la présence de la mission de paix est aussi mise en cause. La population centrafricaine se plaint aux violations récurrentes des casques bleus. Au total, 32 allégations d’abus et d’exploitation sexuels (EAS) ont été enregistrées en 2019, d’après la source onusienne, mais plusieurs cas non confirmés ne sont pas pris en compte. Il convient de noter que ce sont le Burkina Faso, le Niger et le Mali où les manifestations avaient lieu. Depuis 2012, le Mali est confronté à un climat d’insécurité qui affecte principalement les régions du nord et du centre. Outre les forces de la MINUSMA, celles de l’opération Barkhane et les forces conjointes de G5 Sahel sont présentes dans le pays. Cependant, les innocents meurent et l’État islamique prospère et élargie la zone d’influence.