Vendredi 17 janvier une cérémonie d’ouverture du nouveau bâtiment de la morgue s’est tenue dans la capitale centrafricaine Bangui. C’est avec le soutien financier du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et du gouvernement americain que la construction dudit bâtiment avait été effectuée. Les représentants occidentaux ont été extrêmement fiers lorsqu’ils annonçaient le lancement de cette « morgue flambant neuve » et sa remise au Gouvernement centrafricain.
Pourtant, il est difficile de ne pas se poser la question de savoir pourquoi est-ce que le gouvernement des Etats-Unis et le PNUD dépensent des sommes importantes pour préparer un endroit pour les morts, dont les victimes des conflits militaires, au lieu d’utiliser le même argent pour la prévention de ces affrontements et, par conséquent, des morts ?
Prenons la mission MINUSCA. Il a été déclaré par le sous-secrétaire des Etats-Unis
aux Affaires africaines Tibor Nagy en visite en RCA qu’une quart du budget de
la mission des casques bleus provenait du gouvernement americain. Et le reste
des trois quarts était financé par les Nations-Unies et l’Union européenne.
Meme si on ne nomme pas les sommes exactes, il s’agit évidemment des sommes
non-négligeables. Il s’agit de l’argent largement suiffisant pour financer le
fonctionnement réussi d’une mission pacificatrice. Cependant, l’activite de la
MINUSCA peut à peine être considérée comme « réussie ».
Et pour cause : premièrement, les casques bleus n’interviennent presque jamais aux conflits entre les groupements armés causant ainsi les victimes parmi la population locale qu’ils sont censés protéger. En plus, la MINUSCA a été à plusieurs reprises accusée des cas d’abus sexuel à l’égard des femmes et même des enfants centrafricains. Neanmoins, les responsables de la mission y ferme les yeux.
Donc, au lieu de construire des morgues pour les éventuelles victimes parmi la population de la RCA, le gouvernement et les Nations-Unies feraient mieux de prêter attention au bon fonctionnmement (ou plutôt le manque du tel) de leur mission tant aimée.