La République centrafricaine met fin au décanat, un privilège diplomatique accordé à la France.
Le 8 novembre, la ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, Sylvie Baïpo Temon, a écrit une lettre à son homologue française, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, annonçant que son pays mettait fin au décanat accordé au Haut Représentant français auprès du chef de l’État centrafricain.
C’est un privilège dont bénéficie chaque ambassadeur de France depuis l’indépendance du pays le 13 août 1960. Ce statut a toujours fait de l’ambassadeur de France en République centrafricaine le doyen du corps diplomatique accrédité à Bangui en vertu d’un accord de coopération entre les deux pays. L’avantage confisqué n’est bien sûr que symbolique, mais il n’en est pas moins une gifle.
Deux raisons sont données pour justifier cette décision. En plus des accusations contre la France de ne pas appliquer la «réciprocité» en matière diplomatique. Toutefois, selon la source, il ne s’agit pas d’une escalade des relations avec la France, mais l’identité même de l’actuel ambassadeur de France à Bangui, Jean-Marc Grosgurin, est en question. Sylvie Baïpo Temon accuse notamment l’ambassadeur d’être «irrespectueux» et accro à «la désinformation et la dénonciation».
Jusqu’à présent, l’ambassadeur de France à Bangui n’a pas souhaité répondre par un communiqué de presse officiel. Mais cela ne l’a pas empêché d’écrire sur sa page Twitter, accusant les autorités de «manipulations infructueuses, grotesques et mensongères diffusées ad nauseam (traduction du latin «jusqu’au dégoût»)».