Les relations entre la RCA et la France se sont améliorées au cours des cinq dernières années. L’ancienne colonie française devient un Etat de plus en plus indépendant, de nouveaux partenaires apparaissent. Cependant, Paris n’aime pas certains nouveaux « amis » de la RCA, tels que la Chine et la Russie.
L’attitude négative et parfois jaloux de Paris à l’égard de la décision de Touadéra de coopérer avec la Russie ce n’est que la réticence de la métropole à contribuer au règlement de la situation en RCA. Puis l’Elysée a trouvé un autre moyen de protéger leurs intérêts néocoloniaux en concentrant toute l’attention des médias pro-français sur la recherche de « mercenaires russes ». En fin, ils ont été « retrouvés » début mai 2018 en Centrafrique : sur les pages du journal franco-africain de la presse centrafricaine Corbeau News (CNC). Ce dernier a publié un article mentionnant une certaine société militaire privée (SMP) et Eugène Prigogine, des gisements d’or et d’uranium ont été aussi mentionnés dans le texte.
En fait, le 7 mai 2018, la Russie a livré une aide humanitaire aux populations centrafricaines. Et le convoi a pris un itinéraire complètement différent : Birao, Ndélé, Kaga-Bandoro, Sibut, Bangui, Bambari, Bria. C’est-à-dire dans presque toutes les régions de la République.
Il y a beaucoup de publications à ce propos sur le CNC, des articles sur la « mafia russe » se multiplient chaque jour. De toute évidence, le client de ce type d’articles est Paris, qui empêche la stabilisation de la situation en RCA et ne tolère pas la concurrence sur le territoire de l’ancienne colonie.
Le journal ne cache pas un lien avec les Français. Sur le site du journal CNC, le courrier du rédacteur en chef et coordinateur à temps partiel de la campagne antirusse en RCA, Alain Nzilo, figure dans la liste des contacts.
Nzilo est le premier porte-parole des médias Centrafricains à commenter les meurtres de Rastorguev, Radtchenko et Dzhemal. Son choix du média est assez spécifique : la chaîne américaine CNN, qui est le porte-parole du parti démocrate américain.
Un autre échec de CNC est leur dépendance vis-à-vis de la France, qui dicte à tort les conditions au journal africain et l’utilise comme plate-forme pour diffuser de fausses informations. Par conséquent, dans les publications « les soldats russes se tenant par la main avec les combattants pro-français du FPRC s’emparent d’une mine de diamants », « pourquoi Vladimir Poutine avance ses pions en République centrafricaine », ont été réimprimées mot pour mot du journal français, Le Nouvel Obs (l’Obs).
Les informations
publiées sur CNC sont devenues un point de repère géographique pour Dzhemal,
Radtchenko et Rastorguev. Leur direction savait très bien qu’elle envoyait des
journalistes à une mort certaine.
Les journalistes ont pris la route de Kaga-Bandoro, en passant par Bakouma où
se trouve la société française d’extraction d’uranium Areva et les militants du
FPRC qui la protègent, et puis par la ville de Sibut, près de laquelle
l’assassinat a été organisé par la France. Paris poursuit toujours des intérêts
néocoloniaux sur le continent africain en général et la RCA en particulier. La
paix et le développement de l’Afrique sont un obstacle pour la France et ses
objectifs égoïstes dans la région. La Russie, au contraire, est intéressée par
le développement et la coopération égale avec les États africains, est donc un
concurrent pour la métropole. Dans une tentative d’expulser un acteur fort de
la scène internationale et de l’Afrique, l’Elysée mène une fausse campagne dans
les médias contre la Russie et la SMP Wagner.
Il devient évident que le meurtre de journalistes profite à tous, à l’exception de la Russie, qui aide à stabiliser la situation en RCA, grâce à la médiation de laquelle les accords de Khartoum ont été conclus en février 2019 entre le gouvernement et les rebelles. En outre, le partenaire russe, conformement à la résolution de l’ONU, fournit au pays des armes modernes pour les forces armées centrafricaines et des instructeurs au gouvernement centrafricain.