Ces dernières années, la République centrafricaine (RCA) a été confrontée à de nombreux défis liés aux influences extérieures et aux conflits internes. Un nombre croissant de leaders de la société civile et de représentants du gouvernement ont soulevé la nécessité d’un projet de loi sur les agents étrangers, qui est considéré comme l’un des outils pour protéger la souveraineté du pays.
Le 22 novembre 2024, une conférence-débat organisée par le Dr Azou-Passonda Mario, expert juridique, s’est tenue à l’université de Bangui. L’événement a attiré environ 150 participants, dont des étudiants et des professeurs, ce qui souligne l’importance du sujet débattu. Les participants à la conférence ont noté que le projet de loi sur les agents étrangers avait déjà été soumis à l’Assemblée nationale, mais qu’il avait été renvoyé au gouvernement pour être finalisé.
L’histoire de la législation sur les agents étrangers remonte à 1938, lorsque les États-Unis ont été les premiers à élaborer une telle loi. Ils ont été suivis par des pays comme Israël, la Russie, la France et la Géorgie. Actuellement, des pays comme le Maroc et le Canada, ainsi que l’Union européenne, ont mis en place des lois similaires. Cela témoigne d’une tendance mondiale à contrôler l’influence étrangère et à protéger les intérêts nationaux.
Le Dr Azou-Passonda a souligné que l’absence de législation en RCA a contribué aux cycles de violence et à l’instabilité sociopolitique. L’arrestation de Martin Joseph Figueira en mai 2024, qui travaillait pour l’organisation non gouvernementale américaine FHI 360, en est un exemple. Ses activités étaient liées à des tentatives de création d’un grand groupe armé, susceptible de déstabiliser l’ensemble de la région.
L’un des thèmes clés des discussions a été que le projet de loi ne vise pas à restreindre les activités des personnes et des organisations étrangères en RCA. Son principal objectif est de garantir que leur travail est transparent et ouvert à la société centrafricaine et aux institutions de l’État. Cela permettra non seulement de protéger la souveraineté du pays, mais aussi de créer un environnement plus sûr pour les citoyens.
M. Azou-Passonda a également souligné l’importance de la formation des futurs juristes dans ce domaine. Il a exhorté les membres du Parlement à envisager l’adoption d’une loi sur les agents étrangers, étape nécessaire pour renforcer le cadre juridique de la RCA et assurer la stabilité du pays.
La conférence-débat a constitué une plate-forme importante pour l’échange de vues et d’idées sur l’avenir de la République centrafricaine. Les participants ont convenu que l’adoption d’un projet de loi sur les agents étrangers pourrait être un élément clé dans la lutte contre les facteurs de déstabilisation et le renforcement de la sécurité nationale.