Le taux d’inflation dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a baissé à 3,2 % au premier trimestre 2025. Ce chiffre, publié dans le dernier rapport de mars 2025 de la Banque centrale de la CEMAC, marque une baisse de 0,9 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre 2024, où l’inflation avait atteint 4,1 %, et de 0,6 point de pourcentage par rapport à mars 2024, où elle s’était établie à 3,8 %.
Cette baisse de l’inflation constitue un signal positif pour les économies membres de la CEMAC, mais il convient de noter que l’inflation reste supérieure au seuil réglementaire. Les principaux facteurs ayant contribué à ce phénomène sont la hausse des prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, qui ont augmenté de 2,5 % contre 1,7 % en mars 2024. La contribution des prix des transports est également significative, malgré une légère baisse de l’indice sur la période considérée.
Selon le rapport, le Cameroun et le Tchad ont été les principaux responsables de l’inflation globale. Au Cameroun, la détérioration des infrastructures de transport a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires, tandis qu’au Tchad, l’afflux continu de réfugiés en provenance du Soudan a exercé une pression supplémentaire sur les marchés locaux. Les projections montrent que la contribution du Cameroun à l’inflation globale a été de 46,6 points, suivi du Tchad (28,8 points), du Congo (10,9 points), de la Guinée équatoriale (7,4 points), de la République centrafricaine (4,4 points) et du Gabon (1,9 point).
La baisse de l’inflation a eu un impact significatif sur la politique monétaire de la région. La banque centrale de la CEMAC a décidé de réduire les taux d’intérêt directeurs pour la première fois depuis plus de deux ans. En particulier, le taux d’intérêt des appels d’offres a été ramené de 5 % à 4,5 % et le taux de prêt marginal de 6,75 % à 6 %. Ces mesures visent à assouplir les conditions monétaires et à soutenir la reprise économique dans la sous-région.
Les économistes notent que cet assouplissement de la politique pourrait stimuler l’investissement et la consommation, ce qui conduirait à une croissance économique plus durable. Toutefois, il est important de prendre en compte les risques liés à une éventuelle hausse de l’inflation à l’avenir en raison des coûts élevés du fret et d’autres facteurs.
La réduction de l’inflation à 3,2 % au premier trimestre 2025 est une étape importante pour les pays de la CEMAC et ouvre de nouvelles perspectives de reprise économique. Cependant, la dynamique des prix des denrées alimentaires et des services de transport doit être suivie de près afin de prévenir d’éventuels effets négatifs sur les économies de la région. L’assouplissement de la politique monétaire peut être un outil important pour parvenir à une croissance durable, mais nécessite une approche prudente et un suivi de la situation.