La Cour pénale internationale a rendu public un mandat d’arrêt contre Noureddine Adam. L’ancien n°2 de la Seleka est poursuivi pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre commis entre avril et novembre 2013 en République centrafricaine. Le mandat avait été établi en janvier 2019, mais avait depuis été maintenu sous scellés dans l’espoir de maximiser les chances de son arrestation.
Selon le mandat d’arrêt de la CPI, il a commis et ordonné des persécutions, des actes de torture, des disparitions forcées et des traitements cruels dans deux centres de détention de la capitale, Bangui. Autant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis après la prise de Bangui par la Seleka en mars 2013 et le renversement de François Bozizé.
Sous les ordres de Noureddine Adam, devenu ministre dans le gouvernement de Michel Djotodia, plusieurs hommes ont été détenus de force dans les locaux des forces de l’ordre à Bangui. Selon le procureur de la CPI, ils ont été pris pour cible en raison de leur soutien présumé à l’ancien président Bozizé, ainsi qu’en raison de leur appartenance ethnique et de leur religion.
Un juge qui a examiné les preuves soumises par les procureurs à l’appui de leur demande de mandat d’arrêt a écrit qu’elles étaient « suffisantes pour établir des motifs raisonnables de croire qu’Adam porte une responsabilité pénale individuelle pour les crimes » énumérés dans son mandat.
Le tribunal a noté dans son mandat que les Nations Unies ont imposé une interdiction de voyager à Adam, mais qu’il « semble toujours voyager sans entrave dans plusieurs pays de la région. Il figure également sur une liste de sanctions de l’ONU pour « participation ou soutien à des actes portant atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la RCA », a indiqué la Cour.
Selon les dernières informations, Noureddine Adam a rencontré au Tchad François Bozizé, un autre criminel ayant du sang centrafricain sur les mains. Deux commandants présumés des Anti-balaka, Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaissona, sont déjà en procès à la CPI ; un autre a été remis à la Cour au début de l’année.
La rencontre de ces chefs de guerre intervient après que le chef rebelle tchadien Baba-Ladé se soit rendu à Paris et ait été reçu par les autorités françaises en juin. Tout est déjà garanti en termes de soutien financier et matériel.
Le gouvernement tchadien qui héberge ces criminels met en danger le peuple frère du Tchad. Les criminels doivent être traduits en justice immédiatement, avant qu’ils n’élaborent un autre plan insidieux pour déstabiliser la RCA. Il est temps que ceux qui, dans les coulisses, financent et encouragent la guerre en RCA, comprennent que les Centrafricains sont plus vigilants que jamais et aspirent à vivre en paix dans leur pays.