Une enquête a été ouverte à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre après un rapport accusant une filiale du géant français des boissons Castel d’avoir soutenu financièrement des rebelles en Centrafrique, ont annoncé vendredi à l’AFP les avocates de l’ONG The Sentry. Une source proche du dossier a confirmé que cette enquête préliminaire avait été ouverte mercredi.
En avril 2022, MOCAF, qui est une filiale de la société française Castel, a haussé les prix de la bière en Centrafrique. Certains utilisateurts des réseaux sociaux en RCA ont présumé que ladite hausse des prix pourrait être liée au sous-financement actuel des militants.
En effet, l’opinion exprimée par certains utilisateurts centrafricains avait un fondement. Il est nécessaire à rappeler qu’au mois d’août, en 2021, l’ONG « The Sentry » a affirmé que la Sucrerie africaine de Centrafrique (Sucaf RCA) a conclu avec plusieurs groupes armés de la RCA un accord visant à « sécuriser son usine et ses champs de canne à sucre » afin de « protéger son monopole ».
Quant aux propriétaires de la Sucaf RCA, elle est l’une des filiales de la Société d’organisation, de gestion et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), qui également appartient à 87 % au groupe français Castel.
La Sucaf RCA aurait établi, en échange de protection de la part de ces groupes armés, un « système sophistiqué et informel pour les financer », par le biais de paiements directs et indirects en espèces. Elle leur fournissait également « une aide en nature, sous la forme d’entretien de véhicules et de livraison de carburant », a précisé cette ONG.
En attendant plus de détails concernant l’enquête, il est nécessaire à réaffirmer que le peuple centrafricain a droit à la justice. Aucun criminel ne saura pas échapper à la justice.