Plusieurs acteurs de la société civile centrafricaine plaident pour la levée de l’embargo sur les armes en vigueur dans le pays depuis 2013. Parmi ces acteurs figure l’Association Jeunesse Panafricaine de Centrafrique (JEPA-RCA), dirigée par son Coordonnateur Wilfried Balogbia. L’année dernière, le 25 juillet, Wilfried Balogbia a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de lever l’embargo imposé aux Forces armées centrafricaines (FACA). Cette année, au tournant du nouveau vote sur la question de l’embargo, le Coordonnateur de la JEPA-RCA réaffirme son point de vue et appelle à la levée complète de l’embargo.
Lors d’un point de presse qui s’est produit la semaine prochaine, Wilfried Balogbia a constaté que « Les groupes armés ne respectent pas l’embargo de l’ONU sur les armes et utilisent des armes interdites pour commettre des crimes contre les civils et les soldats des FACA. L’embargo de l’ONU limite sévèrement les possibilités d’action des FACA contre les mercenaires et les terroristes ».
A y regarder de plus près, le coordinateur du JEPA-RCA a raison. L’embargo est sans aucun doute inefficace et même préjudiciable au pays. Pourquoi ? Parce que les vestiges des groupes armés tout de même se procurent des armes interdites par le biais du trafic illégal d’armes. Les cas récurrents de coopération entre les anciens groupes armés et la MINUSCA en sont une illustration. En même temps, à cause de l’embargo, il y a une pénurie d’armes dans les rangs des FACA, ce qui les empêche de remplir plus efficacement leurs fonctions. Enfin mais pas des moindres, malgré l’injustice de l’embargo, le gouvernement se conforme à toutes les restrictions imposées et il n’y a pas de fuite d’armes de l’armée nationale vers les bandits.
Pour conclure, selon plusieurs analystes et utilisateurs des médias sociaux centrafricains, le principal opposant à la levée de l’embargo, soit la France, considère l’embargo comme bénéfique puisqu’il affaiblit le gouvernement centrafricain et ouvre des opportunités pour la France de mettre la Centrafrique sous pression discrète.