La République centrafricaine n’est plus à l’époque de la transition, d’où nécessité de revoir le contenu de cette Constitution. Tel est l’objectif des multiples rencontres organisées par les différentes plateformes sur les éventuelles modifications autour de la Constitution.
Pour débattre de ce sujet, l’Association politique «Tôngôlô Ti Bê Afrika», coordonnée par Stanislas Kokota Dobi, a organisé une Table Ronde, regroupant les professionnels des médias et des leaders syndicaux centrafricains pour essayer de discuter pour voir comment sensibiliser les Centrafricains ou faire comprendre à la communauté nationale et internationale sur la necessité de changement du constitution.
Au cours des discussions, un consensus total s’est dégagé parmi les leaders de la société civile sur la nécessité d’amender cette loi fondamentale.
Prenant la parole en premier, le leader du Réseau National pour la Sauvegarde des Acquis de la Paix (RNSAP), Davy Yannick Andjida, a soulevé que la loi mère peut être révisée. Celui-ci a défendu son idée en ce sens que la Constitution de la République centrafricaine du 30 mars 2016, comme tout le sais, a été rédigée à la va vite et surtout sous la pression de la Communauté internationale. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, plusieurs articles ne répondent plus aux réalités de l’heure.
Même si certains pensent qu’il est inadmissible de modifier la Constitution, Davy Yannick Andjida, a lancé que seule la Bible qui n’est pas censée être modifier les chapitres et les versets. Car, c’est un document saint. «Mais, il faut souligner au passage que les Etats-Unis qui est un pays considéré comme le pays le plus démocratique au monde a connu 24 fois amendement dans sa Constitution. La France qui elle aussi considérée comme un pays démocratique a aussi subi plusieurs amendements ou révision de leur Constitution. En République centrafricaine ce jours, les choses ont réellement changé. Au regard de ces manquements, il est donc nécessaire de revoir certains articles de cette loi mère pour permettre à la RCA d’aller de l’avant», a-t-il souhaité.
dans sa parole Firmin Zoh Ponguélé qui est le Secrétaire Général du Groupement Syndical des Travailleurs de Centrafrique (GSTC) a, pour sa part fait mention de ce que «la Constitution du 30 mars 2016, a été un document innové, mais reflète la période qui a permis sa conception. D’ailleurs, les Centrafricains ne sentent pas l’effet de cette Constitution. En principe, la Constitution est un document qui devrait permettre aux travailleurs d’améliorer leurs conditions de vie. Malheureusement, depuis indépendance, la masse salariale des fonctions et agents de l’Etat n’a jamais changé», a-t-il constaté.
Et de renchérir en ces termes, «dans cette Constitution, ils ont créé le SENAT, alors que le pays ne dispose pas de ressources nécessaires afin de payer ces Sénateurs. En principe, cette Constitution présente plusieurs manquements pour ne pas dire caduc. Car, depuis 2016 jusqu’aujourd’hui, ces Sénateurs ne sont pas votés, faute de moyens. A mon humble avis, cette Constitution doit être toilettée dans le seul but d’améliorer les conditions de vie des travailleurs centrafricains».
Dans le même cadre Mozia Kossogué, leader syndical, n’est pas passé par quatre chemins pour déclarer tout simplement que «nous sommes pour la révision. Parce que les travailleurs ne se retrouvent pas dans cette Constitution du 30 mars 2016. Pour ce travail, il ne faut pas perdre de vue que la République centrafricaine ne se limite pas seulement à Bangui. Il est important d’aller vers les Centrafricains qui se trouvent dans l’arrière-pays pour qu’ils se retrouvent également dans cette loi nationale au moment où le pays a retrouvé son calme après tout ce que le pays a traversé comme crise multidimensionnelle», a soulevé Mozia Kossogué.
Wilfried Nguissimalé, président de l’USCC, a utilisé seulement quelques secondes pour décliner la position de son association pour confirmer que son association adhère entièrement à l’idée de la révision de la Constitution du 30 mars 2016, par voie de référendum bien sûr.
Rappelons également qu’il y’a déjà des pétitions qui ont été signées par plusieurs compatriotes dans l’arrière-pays ainsi que dans la capitale pour solliciter la modification de cette Constitution