Le 06 octobre 2021 l’hémicycle de l’Assemblée Nationale a servi de cadre à la cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier national de validation du projet du Code Minier de la République centrafricaine, sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence Pr. Faustin Archange Touadera, assisté du Président de la Représentation nationale Simplice Matthieu Sarandji, du Premier Ministre, Chef du Gouvernement SEM. Henri-Marie Dondra et du Représentant résident de la Banque Mondiale. Le discours du Président de la République est au-dessus:
– Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques et Représentants des Organisations Internationales ;
– Monsieur le Vice-Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
– Distingués Invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je préside aujourd’hui la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de validation du nouveau Code Minier de la République Centrafricaine.
Je voudrais avant tout saluer et souhaiter la bienvenue à tous les participants et particulièrement nos compatriotes venus des villes de province pour prendre part à cet atelier.
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
L’occasion qui nous réunit aujourd’hui va nous permettre de réfléchir ensemble sur le nouvel instrument juridique dont notre pays sera doté en vue d’une meilleure gestion du secteur minier.
Je voudrais ici parler de l’avant-projet du nouveau Code Minier centrafricain.
Je constate avec un ravissement non dissimulé l’importance que vous accordez à ce secteur par votre présence massive à cet atelier.
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Le secteur minier constitue un précieux outil de croissance économique et sociale dans les pays où la gouvernance répond aux standards internationaux et prend en compte les différents intérêts existants dont ceux des populations bénéficiaires.
Au cours de mon premier quinquennat, j’avais annoncé que mon mandat marquait le début d’une nouvelle ère, le secteur extractif, affirmant aussi ma volonté d’écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays à travers l’assainissement et l’amélioration de la gouvernance de ce secteur en vue de faire de la République Centrafricaine un pays émergent par la mise en valeur desdites ressources.
Cette importante cérémonie me permet de vous rappeler que la République Centrafricaine, notre pays, est dotée d’un potentiel minier extrêmement riche et varié.
Paradoxalement, elle ne connaît pas un niveau de développement conforme à ses potentialités minières et sa population ne bénéficie pas pleinement des retombées de l’exploitation de ces ressources.
Les crises militaro-politiques à répétition, depuis plusieurs décennies qui ont sapé les fondements de notre économie, trouvent en partie leur origine dans la convoitise et la prédation de nos ressources minières.
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Depuis leur découverte en 1912 et 1914, l’or et le diamant sont exploités de manière artisanale rendant ainsi difficile le contrôle de la production avec pour conséquence la fraude et la contrebande.
Ces multiples crises ont entraîné des conséquences telles que l’insécurité grandissante dans certaines zones minières causées par les groupes armés, la fraude et la contrebande transfrontalière, la dégradation de l’environnement.
Les défis sont nombreux, mais pas impossibles à surmonter. Il nous faut pour cela du courage et de la détermination et faire preuve de clairvoyance pour y arriver.
Nous savons que le secteur minier centrafricain aiguise l’appétit des prédateurs de tout bord et des lobbies puissants qui usent de la manipulation comme stratégies de fonctionnement aux fins de saper la conscience de la population et briser tout contrôle de l’Etat sur ses propres ressources minérales.
Je voudrais saisir l’opportunité qui m’est offerte pour interpeller la conscience de tous les acteurs miniers ici représentés et rappeler qu’il est temps que la République Centrafricaine profite de ses ressources minérales pour le bien de ses populations.
Depuis quelques années, la contribution du secteur minier à l’économie nationale reste relativement faible.
Selon un rapport de la BEAC, publié en 2019, la contribution de ce secteur au Produit Intérieur Brut est de 0,5%.
Ce faible taux indique clairement si besoin en était que l’Etat ne tire quasiment pas profit des revenus de l’exploitation minière.
C’est pourquoi, il est apparu important et nécessaire de renforcer le cadre juridique et institutionnel du secteur minier en procédant à la relecture du Code Minier de 2009.
Je dois rappeler que l’objectif de cette révision est d’établir un contrôle de l’Etat sur toutes les chaînes d’extraction et de commercialisation des produits.
Je suis, pour ma part, persuadé que la révision de ce Code reste et demeure une initiative de renforcement de la gouvernance du secteur, de la réduction de la fraude et de la contrebande et du contrôle de la commercialisation.
Cette nouvelle initiative est de garantir, au-delà d’une plus grande maîtrise du secteur des mines, une prise de conscience et d’équité responsable de la part de tous, dans les activités minières menées en République Centrafricaine.
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Toute réforme aussi pertinente, se heurte à des intérêts catégoriels et est toujours sujette à des controverses, même lorsqu’elle a des justifications indéniables.
Toutefois, nous devons être conscients du fait que les bénéfices du changement n’arrivent pas comme par enchantement. Cela requiert du temps, de la pédagogie.
Pour y parvenir, j’en appelle à un effort collectif et soutenu de tous en faveur de ladite réforme.
M’adressant particulièrement à vous, participants, je voudrais vous exhorter à plus de rigueur et de sérieux dans vos analyses afin d’apporter de contributions pertinentes au projet du texte qui vous est soumis pour validation.
Seule la profondeur de vos débats et des propositions au-delà des passions et du corporatisme permettra à cet atelier de sortir un instrument juridique de type nouveau, crédible, alliant les bonnes pratiques internationales et le contexte assez particulier de notre pays, rongé par des multiples crises militaro- politiques.
Il s’agira ici pour vous de produire un document qui sort des sentiers battus, en adéquation avec la vision d’une société inclusive et la construction d’une économie compétitive afin de marquer l’adhésion des acteurs miniers internationaux sérieux, gage d’un investissement direct massif dans le secteur minier.
Au demeurant, j’ose espérer que vous serez guidés par la conviction du travail bien fait, la recherche de l’intérêt général et le souci de l’essor du secteur minier centrafricain.
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, pour terminer, renouveler mes remerciements aux Partenaires Techniques et Financiers tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et l’Agence Américaine de Développement (USAID) dont les appuis ont rendu possible l’organisation de cet atelier.
Il me reste à vous dire la conviction que j’ai de voir sortir de cet atelier des commentaires et conclusions qui permettront d’améliorer le nouveau Code Minier de la République Centrafricaine.
Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvert l’atelier national de validation de l’avant-projet du Code Minier de la République Centrafricaine.
Je vous remercie.