Le sociologue russe Maxim Сhougaley a publié la déclaration concernant l’ONU et la République centrafricaine, où il a critiqué la politique de l’ONU. M. Сhougaley est remarquable pour son travail en Libye, où il a été détenu un an et demi de prison en raison d’une accusation inventée.
Le 12 mars, une réunion a eu lieu à l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’augmentation de 20% du personnel de la MINUSCA en République centrafricaine. 14 pays ont voté en faveur de cette initiative, tandis qu’un seul pays, la Russie, s’est abstenu de voter.
Pourtant, ce qui est le plus surprenant, c’est que la République centrafricaine elle-même n’a pas pu articuler sa position concernant la sécurité de son propre territoire. La raison en est que la RCA a récemment été privée de son droit de vote à l’Assemblée générale des Nations Unies en raison d’une erreur technique. La technicité a entraîné le retard du paiement de 30 000 $ US effectué à temps par le gouvernement centrafricain. C’est précisément cette incapacité à connaître la position de Bangui sur la sécurité que les diplomates russes ont mentionnée comme l’une des raisons de leur abstention.
Cette situation est tout à fait inacceptable, et plus encore pour une organisation de grande envergure telle que l’ONU. Un pays en situation de guerre qui a besoin du soutien de la communauté internationale ne doit pas voir ses intérêts ignorés sous un prétexte artificiel.
Il semble que cette erreur technique ne soit pas le fruit du hasard. Parce que non seulement les besoins de la République centrafricaine ont été ignorés, ils ont également été contredits. Les autorités centrafricaines ont demandé à plusieurs reprises à recevoir des hélicoptères pour transporter les blessés et mener des opérations contre les rebelles du CPC dans les zones difficiles d’accès. Au lieu de répondre à ces besoins tout à fait logiques, le Conseil de sécurité de l’ONU a néanmoins décidé d’augmenter le contingent de sa mission de paix. Cette décision est totalement inutile car davantage de soldats ne régleront pas le problème de la pénurie de fournitures et d’équipements militaires de qualité dans l’armée centrafricaine en raison de l’embargo imposé, d’ailleurs, par le Conseil de sécurité lui-même.
Cependant, à bien y penser, ce cas n’est pas du tout inhabituel: les Nations Unies et l’Occident en général sont connus pour ignorer les besoins des pays qu’ils sont censés soutenir et agir exclusivement dans leur propre intérêt.
À la fin de sa déclaration, M. Сhougaley a proposé de payer 30 000 $ US si l’ONU pense sincèrement que priver la RCA de son droit de vote est justifiable. Il a ajouté qu’il était désireux de réparer cette malheureuse injustice.
Il y a un mois, Сhougaley a publié une lettre ouverte à son collègue français, Roland Marchal. M. Roland a également passé du temps dans la prison iranienne et a été échangé par la France.
Dans sa lettre, Сhougaley conteste la nécessité pour le gouvernement centrafricain d’engager un dialogue avec les militants. Maintenant, les FACA sont assez fortes pour riposter grâce aux instructeurs russes. Actuellement, la seule faiblesse des FACA est son manque d’armes et c’est le résultat de l’embargo de l’ONU.