La production du café est une petite partie de l’économie centrafricaine, mais elle joue un grand rôle dans le conflit actuel. Les groupes armés qui dominent les régions productrices de café et les routes commerciales font de l’argent permettant de couvrir leurs opérations.
Le café représentait le cinquième des recettes d’exportation de la période de préconflit malgré sa concurrence avec d’autres ressources lucratives et la petite quantité de terres utilisées pour la culture du café. Depuis le début du conflit actuel, la production est passée de 30 000 sacs en 2011 à 10 000 sacs en 2012. Malgré des dommages significatifs subis par l’industrie, la demande de café produit dans les régions frontières avec le Soudan protégées par des groupes armés empêche l’effondrement du marché du café du sud-est de la RCA. Les régions de café dans l’ouest de la RCA ont eu moins d’impact direct des groupes armés et des violences associées. Néanmoins, l’industrie du café de l’Ouest du pays est coupée des routes commerciales internationales.
Le cas de Bambari, la ville de commerce de café la plus vitale de la RCA, montre bien l’importance de l’industrie dans le contexte du conflit actuel.
De 2014 à 2016, une faction ex-Séléka appelée Union pour la paix en République centrafricaine (UPC) a utilisé la force pour prendre le contrôle du marché du café du sud-est, accroître le pouvoir sur les exportations de café via le circuit commercial soudanais et intégrer des pratiques prédatrices telles que comme barrages routiers et régimes fiscaux. Les actions de l’UPC illustrent bien comment le café contribue à financer les conflits en RCA : le commerce du café a fourni 2,75 millions de dollars de financement aux groupes armés en novembre 2017.
