Historiquement, l’Afrique a toujours été une zone de transit pour les drogues internationales. Parmi les drogues les plus importées on trouve l’héroïne, la cocaïne et d’autres. Mais malheureusement, pendant ces dernières années, l’Afrique a connu une hausse considérable de l’ampleur du trafic. En plus, si avant la plupart des drogues était exportée, maintenant la consommation augmente à l’intérieur du continent aussi. De nouveaux défis s’élèvent chaque jour.
Martin Ewi, le coordinateur technique du Projet ENACT à l’Institut d’études de sécurité (ISS) a commenté la situation préoccupante dans son interview à RFI. Selon lui, « l’Afrique sera le deuxième plus grand consommateur de drogues au monde après l’Asie du Sud en 2050 ».
Des pronostics peu enviables. Ewi a présenté les statistiques choquantes qui montrent les chiffres de consommation en Afrique. D’après ces calculs, en 2016, il y a eu 1,8 million de consommateurs de cocaïne sur le continent africain. Si on prend en considération toutes les drogues, ce nombre s’élève à 10 millions dont 5,7 millions en Afrique de l’Ouest. Selon les études récentes, 87% des opioïdes illégaux proviennent du continent africain.
En ce qui concerne la répartition des drogues différentes, la cartographie est variée. La drogue la plus recherchée et consommée en Afrique reste le cannabis. Outre le trafic grandissant, la consommation intérieure s’élève aussi.
Comment expliquer cette augmentation de la demande des drogues en Afrique ? Martin Ewi explique que la situation économique et politique africaine y contribue considérablement. « La croissance démographique contrastée avec les possibilités économiques limitées, en particulier le chômage des jeunes, créera plus de frustration qui poussera de nombreux jeunes vers la drogue. Les pressions sociales et la tolérance culturelle continueront de pousser les gens vers la drogue », souligne-t-il.
Selon le spécialiste, le trafic élevé des drogues empire la situation générale sur le continent. Par exemple, les cartels de la drogue ne paient pas d’impôts et par conséquent n`améliorent pas l`économie locale. Les trafiquants influencent les hommes politiques en les poussant à détourner les fonds qui auraient pu être utilisés pour l’éducation ou le développement des infrastructures. En plus, le trafic des drogues est étroitement lié avec le trafic des armes, d’êtres humains, avec le blanchiment d’argent et d`autres crimes. La seule solution pour l’Afrique est d`unir les forces de tous les pays, de cesser les conflits interethniques et de mener des opérations vastes dans le domaine. Certainement, la communauté internationale doit soutenir ces efforts sans pour autant se mêler de la politique intérieure des pays africains.