Le chanteur et activiste rwandais, Kizito Mihigo est retrouvé mort lundi, le 17 février dans sa cellule de prison. D’après les témoignages de ses gardiens, le jeune homme s’est suicidé. Mais pour l’instant rien n’est prouvé. Le gouvernement a ouvert l’enquête afin de trouver la vraie cause de sa mort.
Selon Deprose Muchena, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, « cette affaire ne doit pas être étouffée. L’enquête doit faire la lumière sur tous les faits, notamment sur l’implication possible d’autres personnes, et doit déterminer si les pratiques et les conditions de détention ont causé la mort de Kizito Mihigo ou y ont contribué. »
Le parcours de Kizito Mihigo est loin d’être facile. Il a fait ses études au Conservatoire de Musique de Paris pour revenir présenter ses chansons dans son pays natal, Rwanda. Mihigo s’est toujours montré comme un chanteur de la paix : il composait beaucoup au sujet de la réconciliation entre les pays comme, par exemple, dans la chanson « Mon frère congolais» où il appelle ses compatriotes à la réconciliation avec les Congolais.
Néanmoins, sa musique était souvent rebelle. En 2013, il a composé quelques chansons remettant en question les actions du gouvernement rwandais lors de la tragédie de 1994. C’est ainsi qu`il est tombé en disgrâce aux yeux des autorités locales.
Par conséquent, sa musique a été interdite et le chanteur a été condamné à dix ans de prison pour « conspiration contre le gouvernement ». Gracié par le Président Paul Kagamé, il retrouve sa liberté en 2018.
En 2020, Mihogo a été encore une fois arrêté par la police pour une tentative de traverser la frontière sud du Rwanda. 4 jours après, on l’a retrouvé mort dans sa cellule.
Sa mort a provoqué beaucoup de réactions en RDC. Les internautes mettent en cause la supposition du suicide, certains allant jusqu`à accuser le gouvernement. De nombreux fans de Mihigo ont écrit des messages de tristesse et ont partagé les chansons du jeune artiste dans les réseaux sociaux.