L’influence de la Russie prend de l’ampleur sur le continent africain. D’autant plus que le Sommet à Sotchi s’est terminé par la signature des accords bilatéraux avantageux à quelques milliards de dollars. On voit donc se développer des partenariats entre la Russie et les pays africains. Il semblerait toutefois que la France, l’ancienne puissance coloniale, ne veuille pas rester en arrière.
La Russie a annoncé les dates du Forum économique à Saint-Pétersbourg qui se tiendrait du 3 au 6 juin. Plusieurs pays africains y compris la RCA participent à ce forum, notamment depuis 2017. Parallèlement aux événements organisés par la partie russe, la France s’est lancée dans une course de réintégration dans les marchés africains. Ainsi, elle a annoncé le sommet France-Afrique qui se tiendrait à Bordeaux du 4 au 6 juin. La coïncidence des dates n’aurait que deux explications : soit un malentendu, soit une concurrence qui oblige les pays africains de se décider quant aux voies à emprunter. Les deux événements rassembleront plus de 20 000 personnes, dont des chefs d’Etat, des membres de gouvernements, des représentants d’entreprises et autres.
Aujourd’hui, la coopération russo-africaine demeure majoritairement sur les accords militaires, mais il y a aussi des accords économiques. Lors du dernier forum à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie utilisait un nouveau modèle économique du développement. Il estime que le modèle de la fin du XX siècle devient obsolète.
Dans le cas de la France, le sommet de Bordeaux vise spécifiquement l’urbanisation, la société et la jeunesse. L’événement est donc adressé plutôt aux pays économiquement plus stables. D’autre part, Paris est forcé de prêter son attention aux « niches » sociales et sociétales, sachant que les secteurs économiques et industriels sont déjà occupés suite aux accords signés lors des sommets de Sotchi et de Beijing. Même si, en terme global, les domaines choisis par la France sont également bien importants, la plupart des pays africains manquent tout d’abord du développement sécuritaire, industriel et économique et l’ordre du jour pour eux reste le même. Avec son approche sociale, le sommet de Bordeaux reste donc en dehors de l’actualité du continent. Il reste, entre autres, des questions sur l’apport réel de l’événement : les résultats attendus et les thématiques traitées sont flous et manquent de concrétisation en ce qui concerne la résolution des problèmes primordiaux pour l’Afrique.