« L’exil n’est pas une colonie de vacances mais bien une forme d’emprisonnement moral, intellectuel et physique » a dit François Bozizé.
L’ancien Président de la République centrafricaine est revenu dans le pays après sept années d’exil à Kampala en Ouganda à la fin de l’an 2019. Ce n’est pas bien claire ce qu’il veut, mais sa rhétorique a bien changé. Nous ne savons pas s’il vaut la peine de lui faire confiance ou non, mais ce qu’il va faire nous intéresse beaucoup.
Après son retour, Bozizé a porté la robe d’un pacifiste. « Je ne suis pas venu chercher querelle à personne. Je ne suis pas non plus venu fomenter un quelconque complot pour créer un trouble en République Centrafricaine », a dit-il. Il est sincère ou il fait semblant d’être pacifiste ?
Il a fallu plus d’un mois que Bozizé s’est exprimé sur l’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR-RCA). Pourtant, il n’avait rien de nouveau à nous dire. Sauf la critique, bien sûr. D’après Bozizé, « cet accord souffre dans sa mise en œuvre ». Il suppose que le Gouvernement et le Président de la République ne faisaient rien. Nous voulons vous rassurer, Monsieur Bozizé, que nous, les autres Centrafricains, ont fait beaucoup de choses alors que vous étiez dans la colonie de vacances en Ouganda.
N’ayant rien fait pour que la paix, la réconciliation et la stabilité établissent dans le pays, Bozizé a osé critiquer le travail effectué par le Gouvernement et par le peuple centrafricain. Au dire de lui, l’engagement de la société civil dans le processus de paix manque alors qu’en 2019 la Commission de réconciliation a tenu des consultations auxquelles les victimes du conflit ont pu participer et s’exprimer. Ce n’est pas l’engagement de la société dans le processus de paix ?
Parmi d’autres choses, Bozizé a dit « qu’Il nous faut aider le Président Touadéra dans sa politique de la main tendue afin qu’elle le soit envers tous, sans exclusive ». Mais la politique du Président Touadéra est déjà envers tous. Sauf envers des criminels, ce que c’est Bozizé.