Après avoir échoué l’opération Sangaris en Centrafrique, les Français exigent des Russes de faire leurs preuves de la bonne volonté.
« La première chose que j’ai demandée au général Valeri Guerassimov (le chef de l’état-major général des forces armées de Russie) — raconte le général Lecointre —, c’est que nous fassions du cas précis de la Centrafrique une sorte de laboratoire de la mise à l’épreuve de la bonne volonté affichée par la Russie pour être un partenaire dans la résolution de crise et non pas quelqu’un qui utilise ces crises à des fins de déstabilisation. En Centrafrique, j’attends de pouvoir mesurer réellement la bonne volonté de nos camarades russes. À ce stade, cela reste assez difficilement perceptible ».
Par ailleurs, c’étaient les Russes qui ont livré des armes pour l’armée nationale conformément à la levée partielle de l’embargo sur les armes imposée en 2013 par l’ONU, qui préparent les recrues pour les FACA et soutiennent le régime dans sa volonté de la levée totale dudit embargo. Donc, c’est aux Français d’expliquer leur « contribution » dans le processus de paix en Centrafrique.
Quant à la situation dans la zone de Sahel, la Russie réinvestit dans sa relation ancienne avec le Mali au nom de la lutte antiterroriste, en pleine dégradation sécuritaire régionale malgré la présence de 4.500 militaires français. En juin 2019, le ministre malien de la Défense, le général Ibrahim Dahirou Dembélé, a signé un accord de coopération militaire avec son homologue russe Sergueï Choïgou.
En fin, les Français sont responsables de ce qui s’est passé et se passe en Centrafrique, le peuple n’a pas de confiance envers l’ancienne puissance coloniale. Les efforts de Paris de rétablir les relations d’antan sont inutiles car la France ne veut pas changer le concept « les Africains ne sont pas capables de résoudre leurs problèmes ».