La ville de Bouar a accueilli chaleureusement le Président Faustin Archange Touadera lors de la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation et de la femme rurale. Voici le discours du Président à cette occasion.
• Vaillants Producteurs agricoles, Eleveurs, Pêcheurs et Aquaculteurs ;
• Distingués invités ;
• Mesdames et Messieurs ;
• Chères Populations de la Nana-Mamberé ;
Je me réjouis aujourd’hui d’être à Bouar, Chef-lieu de la Préfecture de la Nana-Mamberé, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation, Edition 2022.
En cette heureuse circonstance, j’adresse mes salutations aux autorités administratives, judiciaires, militaires, politiques et à la vaillante et paisible population de la Nana-Mamberé.
Je salue particulièrement les femmes, la jeunesse et toutes les associations œuvrant pour la paix et le développement de la Nana-Mamberé.
Je tiens à vous remercier et vous féliciter pour l’enthousiasme que vous avez manifesté dans la préparation de l’évènement qui nous réunit ce jour, et pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé ainsi qu’à toutes les délégations venues de Bangui et d’ailleurs, depuis notre arrivée à Bouar.
Votre présence massive à la célébration de cette JMA nous réconforte dans le choix porté sur la Préfecture de la Nana-Mamberé pour abriter cette importante activité.
En effet, la Préfecture de la Nana-Mamberé fait partie des Préfectures qui sont considérées comme les greniers de la République Centrafricaine.
Bouar, zone d’élevage, de commerce, sans oublier l’agriculture maraichère, la culture vivrière et céréalière, au sol riche en diamants et or, est une région à très fortes potentialités économiques.
Aussi, de par sa position stratégique, la ville de Bouar, située sur le principal corridor d’approvisionnement, joue un rôle très important dans le développement économique et social de notre pays.
Permettez-moi de saluer la présence massive de nos partenaires à la célébration de cette JMA 2022, en dépit de plusieurs reports qui ont dû certainement perturber leur agenda de fin d’année.
Je salue particulièrement la présence de Madame la Représentante de la FAO et saisis cette occasion pour remercier la FAO pour son engagement constant à accompagner le Gouvernement dans ses efforts de garantir la souveraineté alimentaire et nutritionnelle à l’ensemble de la population.
Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bouar ;
Au nom de toute la délégation qui m’accompagne, je vous remercie pour les propos aimables que vous venez d’exprimer à mon endroit ainsi qu’à celui du Gouvernement.
En réponse, je voudrais vous dire simplement Merci pour le soutien toujours massif et inconditionnel de la population de la Nana-Mambéré, en général et celle de Bouar en particulier, et vous réitérer mon engagement à ne ménager aucun effort pour répondre aux attentes légitimes de nos populations.
Je voudrais saisir cette occasion pour vous informer que la Ville de Bouar, à l’instar des Villes de Bossembelé, Birao, Bangassou et Nola, se verra doter d’une centrale thermique et solaire d’un mégawatt, après les Villes de Bambari et Berberati dont les travaux sont en cours de finalisation.
Les travaux vont démarrer courant 2023, grâce au Projet d’Accès et de Renforcement du Secteur de l’Electricité (PARSE), fiancé par la Banque Mondiale, dont je salue la présence du Représentant parmi nous.
Le Gouvernement est instruit de continuer à œuvrer pour satisfaire davantage vos attentes qui sont d’ailleurs celles de toutes les régions de notre pays.
Permettez-moi de féliciter et encourager les Officiers, Sous-officiers, et hommes du rang de nos forces de défense et de sécurité ainsi que leurs frères d’armes de la MINUSCA et des forces alliées bilatérales russes et rwandaises, pour les efforts accomplis, parfois dans des conditions difficiles, en vue de restaurer la sécurité le long du corridor et dans la Nana-Mamberé.
• Distingués invités ;
• Vaillants Producteurs Agricoles, Eleveurs, Pêcheurs et Aquaculteurs ;
En organisant cette 77ème JMA, couplée avec la Journée Mondiale de la Femme Rurale, le Gouvernement voudrait poursuivre l’objectif initial qui est de sensibiliser les populations sur la faim, la pauvreté et d’inspirer des solutions de changement, et plus particulièrement de créer un système agroalimentaire qui fournisse de la nourriture nutritive en suffisance à des prix abordables pour tous, afin que personne ne souffre plus de faim et de malnutrition.
C’est aussi l’occasion de soutenir les petits producteurs locaux, de partager les meilleures pratiques culturales.
Je saisis cette occasion pour féliciter et encourager les femmes rurales centrafricaines, pour tous les sacrifices qu’elles ne cessent de consentir au quotidien, dans la lutte contre la pauvreté, la faim, la malnutrition et surtout pour leur autonomisation.
• Distingués invités ;
• Mesdames et Messieurs ;
Le thème retenu pour cette année, à savoir : « Ne laisser personne de côté », est un véritable cri de ralliement face à la détérioration de la sécurité alimentaire dans le monde et particulièrement dans notre pays.
Il est en lien avec la COP 27 à laquelle je viens de participer à Charm El Cheikh, en Egypte, et qui intervient après une année marquée par des chocs climatiques, des tensions géopolitiques et des défis financiers énergétiques et alimentaires sans précédent.
Ce thème met également en évidence qu’il est nécessaire de saisir toutes les opportunités qui conduisent à la mise en valeur des potentialités locales, avec l’inclusion des acteurs locaux.
Ainsi, les acteurs locaux joueront un rôle d’importance dans le contrôle des chaînes de valeur indispensables pour l’amélioration des revenus et la réduction des inégalités sociales.
A cet sujet, je réitère ici ma dernière déclaration du 2 septembre 2022, au Sommet mondial sur les systèmes alimentaires durables, par laquelle j’avais engagé le Gouvernement à :
– réhabiliter les infrastructures communautaires de communication, de santé, d’éducation et de formation ;
– appuyer les petits producteurs à avoir accès aux financements et à un appui technique adéquat ;
– créer les conditions pour l’exploitation d’environ 5 à 6 millions d’hectares de nos terres arables d’ici les trois prochaines années contre 700.000 hectares actuellement exploités.
J’invite donc le Gouvernement, les Partenaires Techniques et Financiers ainsi que le secteur privé à y prêter une attention car, c’est dans ces conditions que nos producteurs auront accès aux moyens de production et que les inégalités pourront être réduites aux fins de nous assurer une inclusion sociale durable.
Mesdames et Messieurs ;
Ma vision demeure la même pour le secteur agricole, au sens large. Ce secteur doit jouer pleinement son rôle de production alimentaire et de création de revenus, pour la majorité de nos populations actives qui vivent de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la pisciculture et de la foresterie.
La mécanisation agricole s’impose. Je salue la contribution de plus en plus visible de certains Partenaires Financiers qui achètent et mettent à la disposition des agriculteurs des tracteurs agricoles autour de la filière maïs.
L’effort doit être poursuivi et accompagné d’un renforcement de capacité des ayants droit, car il s’agit d’un changement de paradigme et de mentalité.
Il faudra aussi promouvoir l’esprit entrepreneurial dans le milieu rural, dans un environnement coopératif.
C’est à travers un travail en groupe et surtout communautaire que l’on se consolidera pour relever les innombrables défis qui se dressent devant nous.
• Vaillants Producteurs Agricoles, Eleveurs, Pêcheurs et Aquaculteurs ;
La cérémonie qui nous réunit en ce jour, me donne l’occasion de renouveler mon engagement pour le relèvement durable de notre pays à travers l’agriculture qui occupe 70% de la population centrafricaine.
Cet engagement se concrétise par l’existence de plusieurs nouveaux projets de Développement Rural à savoir :
– le Projet d’Amélioration de la Productivité et de l’Accès aux marchés des produits agropastoraux dans les savanes (PRAPAM), financé par le FIDA ;
– le Projet de Réponses Urgentes à la crise Alimentaire en Centrafrique (PRUCAC), financé par la Banque Mondiale ;
– le Projet d’Appui à la Résilience et à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans les Préfectures de la Kémo et de la Ouaka (PARSANKO), financé par la BAD ;
– le mouvement coopératif qui se créé dans tous les domaines.
J’appelle donc à la prise de conscience de chacun d’entre nous, afin de ne laisser personne de côté pour l’amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie du peuple centrafricain.
• Vaillants Producteurs Agricoles, Eleveurs, Pêcheurs et Aquaculteurs ;
Avant de clore mon propos, je voudrais saisir cette occasion pour vous appeler à la vigilance.
Comme vous le savez, les éternels auteurs intellectuels du chaos centrafricain se sont encore réunis au sein de diverses associations de malfaiteurs, sous diverses dénominations, pour tenter, s’il était possible, de replonger le pays dans une guerre civile aux conséquences imprévisibles.
Rongés par la haine et la méchanceté, assoiffés du sang des Centrafricains, non seulement ils appellent les partenaires à retirer tous les appuis, même humanitaires au peuple centrafricain, pire, ils appellent ouvertement les groupes armés à lancer des hostilités contre les populations civiles.
Ils prennent pour prétextes ta propre volonté, peuple centrafricain, de doter notre pays d’une nouvelle Constitution qui tienne effectivement compte de tes aspirations profondes ; de la mise à la retraite de certains fonctionnaires ; du projet SANGO.
Mes Chers Compatriotes ;
La vie d’une Nation, comme celle d’un individu, est faite de choix. Ou bien on choisit de garder le statu quo, de rester dans l’extrême pauvreté et le sous-développement et de nous apitoyer sur notre sort, ou bien nous faisons le meilleur choix de nous épanouir.
Notre pays regorge de ressources naturelles abondantes qui peuvent générer de nouveaux marchés porteurs et trouver des solutions aux besoins de notre société : la création d’emplois pour les jeunes, le renforcement de l’économie, la démocratisation.
Après l’analyse de la situation politique, économique et sociale, j’ai fait le choix de sortir notre pays de l’extrême pauvreté et de la dépendance en prenant des initiatives innovantes et courageuses.
J’ai donc instruit le Gouvernement de préparer une stratégie pour avancer sur la voie de la création de nouvelles opportunités d’investissement dans l’économie centrafricaine.
C’est essentiellement dans ce but que l’Assemblée Nationale a adopté à l’unanimité la loi régissant les Cryptomonnaies en République Centrafricaine, que j’ai promulguée, le 22 avril 2022.
Malheureusement, la décision de la Cour Constitutionnelle déclarant inconstitutionnel l’ambitieux projet SANGO-Coin a été comprise par les investisseurs étrangers comme un déni de notre droit de souveraineté sur nos ressources naturelles et notre volonté de demeurer dans la pauvreté.
Je tiens à vous informer qu’il n’a nullement été question de vendre la nationalité centrafricaine, mais plutôt de renforcer les conditions de son acquisition, en portant par exemple le coût à 40 millions de FCFA au lieu de 5 millions actuellement.
Le projet SANGO-Coin est une nouvelle opportunité qui devrait nous permettre de sortir du système classique de circuits financiers pour attirer des investisseurs étrangers à nous aider à développer nos ressources naturelles et à réaliser d’importantes infrastructures de développement.
Il devrait aussi permettre, à travers la tokénisation et le système NFT ou Jeton Non Fongible, à l’Etat, aux agriculteurs, aux éleveurs, de bénéficier de financements étrangers, mais aussi aux particuliers comme les artistes, les inventeurs de vivre de leurs productions intellectuelles.
Je vous invite à ne pas céder aux désinformations qui n’ont d’autres objectifs que de semer la psychose, à perturber la quiétude de la population et à décourager les investisseurs sérieux qui veulent soutenir les efforts de développement de notre pays.
Enfin, je voudrais vous inviter à observer l’opération « KWA TI KODRO », lancé par le Gouvernement pour assurer la salubrité dans nos cadres de vie.
Aujourd’hui, j’élargie ces activités dans chacun des 12.580 Villages de la République Centrafricaine.
Les Ministères concernés devront encadrer ces activités communautaires dans chaque village et quartier ainsi que le suivi-évaluation dont les rapports doivent être régulièrement déposés au Ministère de l’Administration du Territoire.
Sur ce, je vous souhaite une bonne fête de la JMA, édition 2022 et une belle Journée de la Femme Rurale.
Que Dieu bénisse la République Centrafricaine !
Je vous remercie.