Dans le contexte de croissance de la Chine comme une puissance économique mondial, et la propagation de l’influence militaire de la Russie sur le continent africain, notamment en Syrie, Centrafrique, dans la zone Sahel, l’Europe est menacée de disparition géopolitique. En outre, sur le scène international Union Européenne perd ses positions.
Dans une interview accordée à The Economist, hebdomadaire britannique, Macron affirme que le désengagement des États-Unis sur la scène internationale et les pieds de nez de la Turquie à ses partenaires de l’Otan ont contribué à la création d’un nouveau contexte géopolitique qui favorise l’émergence de nouvelles puissances et réduisent l’influence de l’Europe.
Ce nouveau contexte stratégique devrait selon le président français pousser les Européens à « réévaluer la réalité » et à réagir. L’Europe, affirme-t-il, montre une « fragilité extraordinaire ». « Depuis 70 ans, on a réussi un petit miracle géopolitique, historique, civilisationnel: une équation politique sans hégémonie qui permet la paix. (…) Mais il y a aujourd’hui une série de phénomènes qui nous mettent dans une situation de bord du précipice », insiste-t-il.
Rappelons que l’instabilité de la France peut directement influencer les pays africains, les colonies anciennes françaises dans le domaine économique ainsi que militaire. Le récent sommet Russie-Afrique a fait affaiblir les relations historiques métropole-colonie entre Paris et les pays africains. Mais, le président français espère convoquer tous les membres de l’UE pour garder le niveau d’influence.
« Si nous ne nous réveillons pas (…) il y a un risque considérable que nous disparaissions géopolitiquement à long terme, ou du moins que nous ne contrôlions plus notre destinée. Je crois en cela très profondément », a-t-il prévenu.
D’autre cote, la faiblesse temporaire de l’UE pourrait donner au continent africain de commencer à respirer indépendamment. La supervision française doit être changée par les Etats autonomes capables de se développer. Peut-être, vaut-il la peine de prendre un risque et d’essayer de construire une relation sur un pied d’égalité avec l’ancienne métropole ?