Des déclarations inquietantes….
Après leur séjour de travail la mission conjointe de l’UA-ONU-EU a donné un bilan positif aux progrès acquis par la République Centrafricaine suite à l’Accord de paix signé en février 2019. Ce bilan a été annoncé lors d’une conférence de presse à Bangui le 6 octobre dernier.
« Entre juin et octobre 2018, on avait enregistré 597 incidents liés aux groupes armés pour 1077 victimes. La tendance est à la baisse cette année pour la même période : 304 incidents pour 494 victimes. », a notamment déclaré l’Ambassadeur Smail Chergui, qui ne s’en satisfait pas, d’autant plus que beaucoup d’efforts restent à faire, au vu des défis qui subsistent. Raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, « Nous avons appelé toutes les parties à l’Accord à activer leurs démarches et leurs contributions pour sa mise en œuvre […] Car il n’y a qu’une feuille de route : le respect des engagements et sa mise en œuvre par toutes les parties ».
La paix en Centrafrique demeure la responsabilité première des Centrafricaines et des Centrafricains, du nord au sud et de l’est à l’ouest. Ils doivent œuvrer pour bénéficier des dividendes de l’Accord qui touchent à tous les domaines : sécurité, éducation, santé, emploi, infrastructures, etc. La délégation a réaffirmé aux autorités l’engagement de la communauté internationale à continuer de jouer son rôle d’accompagnement et de facilitation.
Nous affirme la mission, et ils n’ont certainement pas tort. La chose qui étaient plus surprenante, c’était cette phrase si.
« Les élections doivent se tenir, et la communauté internationale est là pour apporter son soutien au processus et aux candidats au même titre, de façon neutre, sans parti pris ».
Donc, ils nous ont annoncé un appui aux élections de 2020, mais ils envisagent supporter les candidats à ces élections. Serrait cet appui vraiment neutre, sans parti pris ?
Et la question se pose, depuis quand la communauté internationale s’est mis à supporter les candidats aux présidentielles ? N’est pas aux candidats et au pays d’organiser des démarches et de choisir leur président ? Pourquoi la communauté internationale doit supporter un ou les candidats ? N’y a t-il pas un agenda caché dans ces genres de déclarations ?
Quand c’est à la paix en Centrafrique, ça « demeure la responsabilité première des Centrafricaines et des Centrafricains, du nord au sud et de l’est à l’ouest », dixit Chergui, mais quand c’est aux élections, là c’est la zone de responsabilité de la communauté internationale et non des Centrafricains ?
Faut-il s’attendre à l’ingérence de la communauté internationale dans les élections centrafricaines en 2020 ? Le temps nous dira.