Les nuages s’épaississent sur le continent africain. La menace du terrorisme plane immédiatement sur les États d’Afrique centrale et occidentale. Le Burkina Faso, le Mali, le Niger et d’autres pays de la région ont connu une crise sécuritaire.
La communauté internationale entreprend les efforts pour contenir la situation. Les médias parlent régulièrement des cas de décès et de blessures des casques bleus, et de montants qui sont dépensées pour les missions de l’ONU dans la région. Les Français apportent également leur contribution, avec l’opération Barkhane au Tchad, au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie et au Niger. Néanmoins la menace de l’occupation des pays indépendants par les terroristes est tangible. Le territoire est dominé par l’état Islamique dans les pays du Sahel et d’Ansarul Islam. Tous les deux sont des groupes islamistes de combat liés à Daech.
« Une violente tempête du mouvement militant islamique ravage des communautés dans toute l’Afrique de l’ouest et du centre. Des pays dévastés par la guerre civile, tels que la Libye et la Syrie, sont devenus une source d’armes, d’équipement et de revenus pétroliers pour les terroristes liés à Al-Qaïda et à Daech. Maintenant, les combattants sont mieux armés que les forces de sécurité, qui doivent les contenir. L’activité lucrative des djihadistes se diversifie alors que les terroristes ouvrent de nouvelles sources de revenus pour financer leurs activités. Les casques bleus de l’ONU et les troupes internationales sont présents dans la région depuis plusieurs décennies, mais la situation ne fait que s’aggraver. Cette voie de la mort, de la destruction et du pillage doit cesser », a déclaré John-Allan Namu, journaliste, publiciste, spécialiste de l’Afrique centrale et de l’Ouest.
Les combattants armés d’armes lourdes sont devenus une force impressionnante en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale. En raison de l’illégalité absolue dans de vastes territoires de la Libye dans le Sud du pays, une zone d’instabilité s’est formée, ce qui a permis aux groupes criminels libyens de fournir des armes et des véhicules aux combattants islamistes radicaux. Ces armes et véhicules en provenance de Tripoli se dirigent vers le Sud, tombent entre les mains d’organisations liées à Al-Qaïda et à l’État Islamique et sont utilisés à des milliers de kilomètres dans des conflits qui se déroulent à une échelle auparavant inconnue de l’Afrique.
Les experts également indiquent l’inefficacité des casque bleus onusiens contre la violence. Par exemple au Mali, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été insuffisante pour contrôler la violence. Le 8 août 2021 les militants maliens ont mené trois raids concertés sur des villages près de la frontière avec le Niger. Le bilan est de 50 morts, les maisons ont été dévastées et les troupeaux de bétail pillés. Ce ne sont que quelques exemples. Les forces françaises semblent également avoir été moins efficaces. C’est pourquoi la France envisage retirer ses 2 000 soldats de la région du Grand Sahara au début de l’année prochaine.
La situation pareille est en Centrafrique ou la mission de paix (MINUSCA) semble être inefficace face aux groupes armes qui ont pris la tentative de coup d’Etat en décembre 2020. En outre, l’armée nationale qui devrait protéger les populations civiles est soumise à l’embargo. Les sanctions imposées contre la République centrafricaine dans le domaine de la vente d’armes pour l’armée centrafricaine donnent la chance aux bandits et terroristes de mener ses activités librement.
Par contre, les autorités centrafricaines ont fait leur possible pour former et équiper l’armée avant la période des scrutins présidentiels en décembre 2020. Les forces armées nationales (FACA et FSI) formées par les instructeurs russes et la mission d’UE ont réussi à repousser les rebelles.
Pour l’instant les FACA mènent les contre-offensives sur tout le territoire national afin d’éliminer le reste des rebelles. Les forces loyalistes avec le soutien des instructeurs russes et le contingent rwandais, ne permettent pas aux terroristes de prendre pied en RCA, et ils ne peuvent pas y former des bases terroristes stables qu’ils pourraient utiliser comme tremplin pour s’emparer de toute l’Afrique.
Il semble nécessaire pour la communauté internationale de revoir les stratégies menées dans la région car si le statuquo se maintient, les pertes civiles augmenteront, davantage de fonds provenant de la contrebande de pétrole serviront à financer des activités terroristes et l’instabilité s’étendra à toute la région.
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