Arrivé bruyamment à Bangui, Moscou tente désormais d’inscrire son action dans un cadre plus “légaliste”. Symbole de ce changement, treize fonctionnaires russes doivent rejoindre courant septembre la Minusca, la mission des Nations unies dans le pays.
Des démarches de niveau international
Les fonctionnaires russes devraient être déployés au sein du bureau des affaires politiques de la mission de l’ONU. C’est l’ambassadeur russe à Bangui, Vladimir Titorenko, arrivé en janvier, qui a activement plaidé auprès de sa capitale pour l’envoi de personnels russes au sein de la force onusienne.
Ces derniers mois, Vladimir Titorenko a tenté de normaliser ses relations avec plusieurs chancelleries étrangères à Bangui, à l’instar des Etats-Unis ou encore de la France. De coutume réservés, les diplomates russes n’hésitent pas à communiquer sur leur action dans le pays. Le 14 août, ils ont ainsi bruyamment relayé la livraison de plusieurs armements russes par deux transporteurs Ilyushin IL-76MD de l’armée de l’air de leur pays à la ministre de la défense centrafricaine, Marie-Noëlle Koyara.
Diplomatie russe en action
Dans le même temps, Moscou continue de manœuvrer auprès de la présidence pour garder toute son influence dans le pays. Le ministère de la défense russe doit discrètement ouvrir dans les prochaines semaines un bureau de coopération militaire dans la capitale centrafricaine. Ce dernier sera piloté par cinq militaires envoyés depuis Moscou. Ils seront placés sous l’autorité de l’influent conseiller russe détaché auprès de Faustin Archange Touadéra, Valery Zakharov.
La France ne perd pas pied
Pour mener la bataille culturelle contre Moscou, l’ambassade de France a renforcé son pôle communication (LC n°804). Plusieurs campagnes, via la presse et les radios locales, ont ainsi été menées. Début juillet, la ministre des armées, Florence Parly, s’était rendue dans la capitale centrafricaine pour participer à la prise de commandement du général français Eric PeltierTous les articles sur
Eric Peltier à la tête de la mission européenne EUTM-RCA. Ce dernier s’est aussi vu attribuer le titre de conseiller à la présidence centrafricaine pour la “formation des FACA” (Forces armées centrafricaines).