The Economist a publié des informations sur le développement de l’armée française ces derniers temps.
Les forces armées françaises sont en train se transformer. En janvier, l’état-major a créé dix groupes de travail pour étudier la préparation du pays à une guerre. Les généraux français estiment qu’ils ont environ une décennie pour s’y préparer. Ces groupes évaluent, par exemple, le manque de munitions et la réaction de la société, y compris la question si les citoyens sont préparés à accepter des pertes qu’on n’a jamais vu depuis la seconde guerre mondiale.
C’est un grand avancement pour les forces françaises. Il y a trente ans, elles étaient principalement engagées dans le maintien de la paix. Au cours de la dernière décennie, l’armée française a commencé la lutte contre les rebelles et le terrorisme à l’étranger (l’opération Barkhane au Sahel) et en France (l’opération Sentinelle).
Le général Thierry Burkhard, chef d’état-major, a appelé à la préparation pour un conflit d’état vers 2030. «Nous devons absolument nous préparer à un monde plus dangereux», a récemment déclaré le général Burkhard. Pour le moment la France a 5 100 militaires au Sahel au sein de Barkhane. Les opérations futures pourraient inclure des brigades ou des divisions, de 8 000 à 25 000 soldats.
Le budget de la défense 2019-25 a été fortement augmenté, portant les dépenses annuelles à 50 milliards d’euros (59 milliards de dollars). Et à la fin de cette période le budget sera plus élevé de 46% qu’en 2018. Le budget prévu pour les années prochaine permet d’acheter de l’équipement et de se réorganiser. «Pour la première fois nous avons une correspondance raisonnable entre les documents de planification et le budget», explique François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris. Cela signifie également que la France respecte désormais son engagement de l’OTAN à dépenser au moins 2% de son PIB à la défense.
La vision française de la guerre future diffère de la vision récemment dévoilée par le Royaume-Uni. Alors le Royaume-Uni réduit ses troupes et ses véhicules blindés et la France détient 60% de soldats de plus que le Royaume-Uni planifie. Quant à la technologie, les officiers français sont plus sceptiques que les britanniques. «La technologie n’est jamais efficace à 100%», affirme le général Burkhard, «les soldats doivent toujours être capables de se battre lorsque la technologie ne fonctionne plus». Cependant, Barkhan est un conflit dans lequel les français profitent de la domination aérienne, sans menace de drones ou de cyberattaques.
Compte tenu de toutes les informations ci-dessus et le fait que la République centrafricaine était une colonie française, il est raisonnable de poser une question – le développement de l’armée française est-il dangereux pour la République centrafricaine? La réponse semble être décevante. C’est pourquoi le gouvernement centrafricain doit faire le meilleur possible pour empêcher le déploiement des forces militaires françaises sur le territoire centrafricain pour la protection du pays et de la population.