Le vendredi 13 décembre, la Cour pénale spéciale (CPS) de Bangui a annoncé son verdict dans l’affaire Ndélé, qui a fait l’objet d’un second procès. La Cour a reconnu Kalite Azor, Charfadine Moussa, Antar Hamat et Wodjonodroba Oumar Oscar coupables de crimes contre l’humanité. Kalite a été condamné à 20 ans d’emprisonnement et les trois autres à 15 ans d’emprisonnement chacun.
Les juges ont largement approuvé les conclusions du bureau du procureur spécial, convaincu qu’Azor Kalite et ses complices étaient responsables des crimes commis à Ndélé le 29 avril 2020.
Le collège des juges a constaté qu’Azor Kalite s’est rendu de Bria à Ndiffa, en passant par le lieu de sépulture du « général » Issa Issaki Oben, avec des renforts pour soutenir la faction du FPRC lors de l’attaque. La veille de l’attaque, il a rencontré les principaux membres de la faction du FPRC pour se préparer et a suggéré l’utilisation de brassards jaunes pour marquer ses hommes afin d’éviter toute confusion avec les opposants.
Les juges ont souligné que la contribution de Kalite était cruciale pour le plan global de représailles violentes contre la faction du FPRC et les civils. Ils ont noté qu’en tant que responsable militaire, non seulement il contrôlait les groupes armés, mais qu’il n’a pris aucune mesure pour prévenir ou punir les crimes commis par ses subordonnés.
D’autres accusés ont également été reconnus coupables de complicité dans les crimes survenus à Ndélé le 29 avril 2020. Dans leur verdict, les juges n’ont pas inscrit l’attaque du 29 avril 2020 au registre des crimes de guerre et ont acquitté les quatre accusés des chefs d’accusation y afférents. Les juges ont motivé leur décision en déclarant : « Cependant, le jury n’a pas qualifié les actes commis le 29 avril 2020 à Ndélé de crimes de guerre consistant à attaquer des civils et à piller. »
La défense a l’intention de faire appel du verdict. C’est ce qu’a révélé Maître Marius Bangati, l’un des avocats de la défense. Si Azor Kalite et ses associés doivent être jugés par la Chambre d’appel du CPS, cette même juridiction devra également se prononcer sur les intérêts civils des victimes lors des audiences qui, selon le Bureau du Procureur spécial, débuteront prochainement.