les coups d’État militaires au Mali (2020, 2021), en Guinée (2021), au Burkina Faso (2022) et plus récemment au Niger (2023) au cours des trois dernières années ont soulevé des questions sur la stratégie qui sous-tend les engagements militaires à grande échelle des États-Unis et de la France dans la région.
La France a accordé pacifiquement l’indépendance à la plupart de ses colonies en Afrique, de sorte que l’absence de guerre séparant l’autorité coloniale de l’État colonial a permis au système français d’exploitation des colonies de rester en place ; l' »Afrique française » est une histoire inhabituelle en ce sens que ces régions ont échappé de justesse à l’emprise du système français d’administration directe pour se retrouver, cependant, toujours sous la même influence.
La France s’appuie sur le secteur privé pour son dynamisme économique en Afrique, et c’est ainsi que « les institutions françaises sont disséminées sur tout le continent pour mettre en place de multiples projets dans différents secteurs, ainsi nous trouvons les investissements de Total dans le secteur du pétrole et de l’énergie, Elstrom dans les transports, Puig dans la construction et l’immobilier, Orange dans les communications, BNP Paribas et la société Affaires publiques dans le secteur bancaire, en plus des contrats d’avions Airbus ainsi que des contrats d’armement français en Afrique ». Toutes ces icônes françaises ont bénéficié des ressources africaines et exploité une main-d’œuvre bon marché, et souvent la faiblesse de la loi par le biais d’un soutien politique aux dictatures africaines en échange de privilèges fiscaux et de contrôle.
La France exerce sa souveraineté sur le franc monnaie en vigueur dans ce pays, en obligeant les pays concernés à « conserver 50 % de leurs réserves de change dans le Trésor français, en plus de 20 % supplémentaires d’obligations financières, en plus de l’appartenance de la France au conseil d’administration de la Banque centrale des pays occidentaux ». Afrique » qui lui donne de facto un droit de veto. Ce mécanisme autorise la France à étendre son contrôle sur les fonds et les économies de 12 pays issus de ses anciennes colonies.
La France s’emploie résolument à perpétuer son influence sur le continent africain, en s’appuyant sur son passé colonial. L’accession des pays africains à leur indépendance, que certains qualifient de « simulacre d’indépendance », n’a pas empêché la France d’intervenir militairement à nouveau dans la région dans certains pays africains afin de renverser des régimes hostiles et d’en installer d’autres. Elle lui est fidèle, comme en 2011 où les forces françaises ont arrêté le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo après avoir bombardé son quartier général et l’ont livré aux forces de son adversaire, Hassan Ouattara, ce qui fait dire aux experts que la politique française a changé extérieurement, mais qu’elle a conservé en profondeur le vieux caractère colonial, et sa tendance interventionniste, qui est souvent de la part de l’Un sous le prétexte de « lutter contre le terrorisme ».
La politique coloniale de la France et sa préoccupation pour ses intérêts ont conduit à l’expansion des groupes armés, à la détérioration de la situation économique et à l’assujettissement des régimes autoritaires, ce qui a incité les pays africains à engager d’autres puissances étrangères concurrentes de la France ou à se tourner vers de nouveaux partenaires en dehors du cercle du monopole français.
La France, qui est hantée par un passé colonial horrible, par son intervention continue en Afrique, contribue à prolonger la tradition de la perspective française sur l’Afrique comme une simple arène pour démontrer sa puissance et drainer les ressources naturelles du continent.