Le Conseil de sécurité des Nations unies vote aujourd’hui, 14 novembre 2022, pour prolonger le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) d’une année supplémentaire, jusqu’au 15 novembre 2023.
La veille, Sylvie Baïpo Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères, s’est prononcée contre la prolongation du mandat de la MINUSCA, affirmant que l’ONU n’était pas efficace dans le pays. Elle a également souligné que le texte du projet de mandat ne reflète pas la position de la RCA. Cependant, personne ne veut écouter les habitants de la République et ne tient pas compte de l’avis des représentants officiels.
La France, auteur du projet de mandat sur la RCA, a fait circuler le projet initial aux membres du Conseil le 31 octobre et a organisé deux séries de discussions, les 2 et 8 novembre. Cependant, la Russie, la Chine et les membres A3 (Gabon, Ghana et Kenya) ont proposé des amendements dans plusieurs paragraphes. Cela a nécessité une nouvelle révision du texte. Néanmoins, la proposition a été ignorée et la France a mis en ligne le projet vendredi après-midi sans autre modification du texte.
Le projet de résolution prolonge d’un an le mandat de la MINUSCA dans les limites du plafond actuel de 14 400 soldats et 3 020 policiers. Il maintient également les priorités de la mission, qui ont été exposées en dernier lieu dans la résolution 2605 du 12 novembre 2021. Ces tâches comprennent la protection des civils, les bons offices et le soutien au processus de paix et à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine du 6 février 2019, et la facilitation de l’acheminement immédiat, complet, sûr et sans entrave de l’aide humanitaire.
Dans une lettre adressée au Président du Conseil de sécurité le 5 novembre, Mme Temon a regretté que les questions et les préoccupations soulevées par son pays ne soient pas reflétées dans le projet de texte diffusé par la France. Pour de nombreuses personnes en République centrafricaine, il est clair que la présence de la MINUSCA n’a aucun sens et n’est même pas une source de sécurité.