Ces derniers mois, nous avons observé un affrontement entre le Front républicain qui est pour un changement constitutionnel, et le BRDC – le Bloc républicain, favorable au maintien de la Constitution de 2016. La rédaction de notre site de nouvelles s’est adressée à l’expert juriste Ferdinand Ngomo pour obtenir son avis professionnel sur le débat qui se déroule autour des changements possibles de la Constitution de 2016.
Ferdinand Ngomo: Tout d’abord, souvenons-nous des moments difficiles qui ont précédé l’arrivée au pouvoir du Professeur Faustin Archange Touadéra. La Constitution du 30 mars 2016 a été adoptée dans des circonstances difficiles, alors que la RCA était totalement dépendante de la France et que les groupes armés dominaient sur le territoire.
Et même après l’adoption de la constitution, les groupes armés ne l’ont toujours pas respectée en établissant leur autorité sur le terrain. Les droits et libertés des Centrafricains étaient totalement violés et non respectés par les groupes des rebelles, en outre le gouvernement et les forces armées n’étaient pas encore assez forts pour établir la paix et assurer l’ordre et la sécurité.
En fait, la constitution de 2016 n’a pas été respectée pendant longtemps, lorsque des groupes armés contrôlaient une grande partie de la RCA. Aujourd’hui, le président Touadéra et le gouvernement ont fait passer la république à un nouveau niveau de développement. Les groupes armés ont été détruits en tant que structure organisationnelle. Le président et le gouvernement contrôlent 95 % du pays. Les FACA, les gendarmes et les policiers assurent la sécurité et l’ordre.
La constitution de 2016 a désormais perdu sa pertinence, devenant par essence un document de transition de la viabilité de la république, du pouvoir et du diktat des groupes armés au régime démocratique du président Touadera. La Constitution de 2016 a joué son rôle positif, mais pour aller de l’avant, nous avons besoin de changement. Nous ne pouvons pas rester immobiles. Nous devons nous développer en tant que République démocratique, libre de toute influence occidentale. Notre pays se renforce et progresse.
Ce qu’il faut maintenant, c’est une nouvelle loi fondamentale de la République, qui donnera à la RCA sa souveraineté par rapport au impérialisme français et donnera également un coup de pouce au développement économique, à la prospérité de la RCA.
Modifier la constitution est un processus très difficile, mais il est nécessaire et le Сomité de rédaction de la Constitution a une tâche importante à accomplir, c’est pourquoi il compte 53 membres parmi les plus respectés, issus de différents milieux sociaux. Ils comprennent 6 ministres représentant le gouvernement et 7 représentants de l’Assemblée nationale. La majorité présidentielle et une partie de l’opposition démocratique ont chacune 4 délégués au sein de la commission. Aurélien Simplice Zingas, Cyriaque Gonda, Kevin Kpéfio et Joseph Dounia représentent l’opposition. Cependant, le record appartient à la société civile – 10 représentants.
Je suis convaincu que l’on peut confier l’avenir du pays à des personnes hautement qualifiées comme Arnaud Djoubaye Abazene, Cyriaque Gonda, Nathalie Crescence Ndombeth, des professionnels qualifiés.