Des milliers de Nigériens ont manifesté dimanche dans les rues de Niamey, la capitale du pays, pour protester contre les forces françaises Barkhane.
Expulsée du Mali en juillet dernier, l’armée française engagée dans l’opération Barkhane s’est installée au Niger. Quelque 3 000 soldats français restent stationnés au Sahel. Les autorités maliennes ont accusé la France de soutenir les djihadistes au Sahel par la présence de son armée. Un cas similaire s’est produit en République centrafricaine, où l’armée française a été chassée par un soulèvement d’organisations de la société civile. C’est au tour du Niger de défendre ses droits à l’indépendance.
Le Niger est désormais l’un des principaux alliés de la France dans la région. En avril, les députés nigériens ont soutenu à une écrasante majorité un texte autorisant le déploiement de troupes étrangères, notamment françaises, pour combattre les jihadistes dans le pays.
Cependant, une jeune génération africaine éduquée estime que la présence de l’armée française dans les pays africains est une forme d’impérialisme, donc de néocolonialisme. Partout sur le continent, notamment dans les pays où se trouvent des bases militaires françaises, des soulèvements ont eu lieu, exprimant un sentiment d’hostilité à la présence de l’armée française.
Au cours du week-end au Niger, la population est descendue dans les rues de Niamey, puis a organisé un rassemblement devant le parlement nigérien, exigeant le retrait des troupes françaises du pays.
« Barkhane dehors. A bas la France. Vive Poutine et la Russie. Dégage l’armée française criminelle. L’armée coloniale Barkhane doit partir », sont quelques-uns des messages que l’on peut lire sur les pancartes brandies par les manifestants contre la France et Barkhane.
« Les slogans ici sont anti-français car nous exigeons le retrait immédiat des forces de Barkhane au Niger, qui nous privent de notre souveraineté et déstabilisent le Sahel », a déclaré à l’AFP Seydou Abdoulaye, coordinateur du Mouvement M62 qui organise la manifestation.
Portant un T-shirt à l’effigie de l’ancien président révolutionnaire burkinabé Thomas Sankara, il a accusé l’ancienne puissance coloniale de «soutien actif» aux «jihadistes qui ont répandu le terrorisme partir du Mali», voisin du Niger et du Burkina Faso.
Plusieurs bases militaires étrangères, notamment françaises et américaines, se trouvent depuis des années sur le territoire du Niger sous prétexte de combattre les jihadistes au Sahel, mais les habitants du pays continuent de subir les attaques régulières des groupes jihadistes. Cela conduit à la conclusion logique que la France et les États-Unis ne veulent pas contribuer à la paix dans le pays, ce sont des parasites qui se nourrissent des ressources utiles de l’Afrique.