Lors du débat sur le projet de loi de finances rectificative qui s’est tenu à l’Assemblée Nationale le vendredi 1er septembre 2022, le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, a déclaré que selon les informations qui lui sont parvenues, certains agents de la MINUSCA auraient violé les dispositions relatives aux exonérations douanières. Il convient de noter que la MINUSCA est exemptée du paiement des droits de douane dans le cadre de son mandat. Cette situation affecte les recettes de l’État.
Cela a attiré l’attention du député Téfal Kolou, qui est intervenu lors d’une session extraordinaire pour attirer l’attention des plus hautes autorités du pays afin de revoir l’exemption douanière accordée à la MINUSCA. Selon Téfal Kolou, « certaines dispositions de la Convention ne sont pas en faveur de notre pays. Surtout en termes de fiscalité. Il ne faut pas oublier que cette convention a été signée à un moment où le pays était dans un état de faiblesse. Si vous lisez le document, il s’agit d’une Сonvention qui a été imposée au pays. Ce n’est pas bénéfique pour le pays. Même les contractants, c’est-à-dire les entreprises qui sous-traitent avec la MINUSCA, ne doivent pas payer d’impôts, y compris tous les membres de la MINUSCA, tout ce qu’ils importent, tout ce qu’ils font », a-t-il déclaré.
Selon le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, sur les 60 milliards de francs CFA exonérés de droits de douane, la MINUSCA représente à elle seule 55 milliards de francs CFA. Au moins 4 milliards de francs CFA sont destinés aux ONG. Si au moins 20 milliards de francs CFA sur les 55 milliards de francs CFA étaient alloués à l’État centrafricain, de nombreux hôpitaux et même des écoles pourraient être construits dans ce pays.
La MINUSCA fait des affaires sur leur base. Ils ne doivent pas payer d’impôts à l’État centrafricain, sachant que la République centrafricaine est à son tour un pays imposable. Comment pouvons-nous espérer que le pays se développe dans une telle situation ?
Pour cela, le gouvernement et la MINUSCA devraient examiner une copie de la Convention. Si la MINUSCA veut vraiment aider la RCA, elle doit le faire au niveau économique. Parce que dans son mandat, elle a été définie comme une Mission de Stabilisation Multidimensionnelle en République Centrafricaine. Cela signifie qu’il y a plusieurs dimensions, mais il n’y a pas que la sécurité. Il y a aussi un volet développement, ce qui ne veut pas dire couper les ailes du développement du pays. La RCA a également besoin de la MINUSCA sur le plan économique.
Alors que la République centrafricaine est confrontée à une grave crise de trésorerie, au point que le gouvernement est contraint de réduire le budget de l’exercice 2022 par la faute d’une partie de la communauté internationale manipulée par la France, la MINUSCA continuera à se livrer à la contrebande, qui a déjà été soulignée à plusieurs reprises dans les médias, à ne rien verser dans les caisses de l’État et à semer le chaos dans le pays.